Si l’information sur un accord trouvé entre la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la junte à propos de la durée de la transition a été très tôt annoncée par le pouvoir de Conakry, il faut noter que cette décision a tout aussi rapidement fait l’objet de débats. Nombre de Guinéens marquent leur opposition: «Si c’est le 1er janvier 2023 qu’ils vont commencer les 24 mois, moi je ne trouve pas cela normal, on devrait commencer la date à laquelle ils ont pris le pouvoir», soutient Ibrahima Diallo.
Sa position est partagée par son compatriote Abdoulaye Keita, qui estime «c’est comme si on venait par là confirmer les trois années proposées à l’époque par le CNRD. Maintenant, la CEDEAO envoie des experts venus soi-disant pour évaluer. Et après évaluation, ces techniciens trouvent un accord avec la junte pour 24 mois. Mais à partir de quand?»
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En effet, si les techniciens de la CEDEAO ont prévenu que la décision finale revient au collège des chefs d’Etat, il faut noter que seuls quelques rares Guinéens avouent déjà valider cet accord. C’est le cas de Mohamed Lamine Keita: «Je trouve ces deux années correctes, parce que c’est un pouvoir de transition exceptionnel. Donc, il faut accepter ces 24 mois.»
Nombre de Guinéens estiment, par ailleurs, que cette orientation ne diffère pas des 36 mois précédemment rejetés par la CEDEAO, au vu des mois déjà consommés par la junte dirigée par Mamadi Doumbouya et qui n’ont pas été comptabilisés. Notons que Doumbouya, arrivé au pouvoir en septembre 2021, est à son treizième mois à la tête du pays.