L’Éthiopie a fait état le 10 septembre de la fin du remplissage du Grand barrage de la renaissance, suscitant la condamnation immédiate du Caire, qui a dénoncé l’illégalité de la démarche.
L’Égypte et le Soudan considèrent le gigantesque barrage, qui a coûté 4,2 milliards de dollars, comme une menace pour leur approvisionnement en eau. Ils ont demandé à plusieurs reprises à Addis Abeba de cesser de le remplir jusqu’à ce qu’un accord soit conclu sur ses modalités de fonctionnement.
Des négociations entre les trois pays, interrompues depuis avril 2021, ont repris le 27 août.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed ont convenu en juillet de finaliser un accord dans les quatre mois.
«Le deuxième cycle de la négociation tripartite entre l’Éthiopie, l’Égypte et le Soudan concernant (...) l’exploitation annuelle du Grand barrage éthiopien de la Renaissance (GERD) a débuté aujourd’hui, le 23 septembre 2023, à Addis Abeba», a déclaré le ministère éthiopien des Affaires étrangères sur X (anciennement Twitter).
«L’Éthiopie s’est engagée à trouver une solution négociée et à l’amiable dans le cadre du processus trilatéral en cours», a-t-il ajouté.
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Ce barrage est au cœur d’un conflit régional depuis que l’Ethiopie a commencé sa construction en 2011.
L’Égypte considère le barrage comme une menace existentielle, car elle dépend du Nil pour 97% de ses besoins en eau.
Le barrage est au cœur des plans de développement de l’Éthiopie et, en février 2022, Addis Abeba a annoncé qu’il avait commencé à produire de l’électricité pour la première fois.
À pleine capacité, l’immense barrage hydroélectrique, long de 1,8 kilomètre et haut de 145 mètres, doit produire plus de 5.000 mégawatts. Cela doublerait la production d’électricité de l’Éthiopie, à laquelle seule la moitié des 120 millions d’habitants du pays a actuellement accès.
La position du Soudan, actuellement en proie à une guerre civile, a fluctué ces dernières années.
Les Nations unies estiment que l’Égypte pourrait «manquer d’eau d’ici 2025» et que certaines régions du Soudan, où le conflit du Darfour était essentiellement lié à l’accès à l’eau, sont de plus en plus vulnérables à la sécheresse en raison du changement climatique.