Le nouveau président Joseph Boakai «a reçu et accepté la lettre de démission du ministre de la Défense récemment confirmé» par le Sénat, Prince Charles Johnson III, dit la présidence dans un communiqué.
C’est la première crise politique à laquelle fait face M. Boakai depuis son investiture le 22 janvier.
Dans sa lettre, le ministre démissionnaire invoque «les perturbations politiques et civiles occasionnées par la contestation de femmes présentées comme les épouses de militaires», et sa volonté de «préserver la paix et la sécurité», dit la présidence.
Des femmes de soldats libériens ont dressé des barrages dimanche et lundi près de la capitale Monrovia et ailleurs dans le pays, forçant le président Boakai à annuler les célébrations de la journée nationale dédiée aux armées lundi, a constaté une correspondante de l’AFP.
Le premier barrage a été posé dimanche dans la banlieue de Monrovia près de la caserne Edward Binyah Kesselly sur l’axe conduisant à l’aéroport international. De nouveaux barrages faits d’ustensiles de cuisine et de moyens de fortune sont apparus lundi ailleurs à l’intérieur du pays.
Sur l’axe menant à l’aéroport, des conducteurs coincés dans de longs embouteillages ont préféré laisser leur véhicule sur le bas-côté et continuer leur route à pied.
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Les femmes de soldats ont exprimé une multitude de griefs: soldes ou retraites trop basses, absence de couverture sociale, pénurie d’électricité, corruption au sein des forces armées.
Elles réclamaient aussi la démission du nouveau ministre de la Défense, qu’elles tiennent pour responsable d’une diminution des salaires des soldats libériens rentrés de mission de paix du Mali.
Le président Boakai a demandé lundi à l’armée de faire en sorte que les barrages soient «immédiatement» levés, dit la présidence.
Il avait reçu les femmes de soldats dimanche et leur avait promis d’examiner attentivement leurs doléances et de former une commission, avaient indiqué ses services. Il avait ordonné le rétablissement de l’électricité à la caserne Edward Binyah Kesselly et la gratuité des classes dans l’école située dans l’enceinte.
«Le président n’est en fonction que depuis 20 jours et il a déjà pris des mesures immédiates pour régler certains de ces problèmes laissés en suspens pendant plus de cinq ans», donc sous son prédécesseur George Weah, disaient ses services. Il a demandé de «rester calme et pacifique le temps que le gouvernement cherche la réponse à ces préoccupations».