M. Boakai, 79 ans, doit être investi lors d’une cérémonie à partir de 10H00 (GMT locales) dans la cour du Parlement, en présence de délégations étrangères dont des chefs d’Etat, selon un programme officiel.
Le vétéran de la politique libérienne, vice-président de 2006 à 2018 sous la présidence de Ellen Johnson Sirleaf et serviteur de l’Etat pendant plus de 40 ans, a remporté au second tour la présidentielle en novembre, avec 50,64% des voix, contre 49,36% pour son adversaire.
Le scrutin a été pacifique, dans une Afrique de l’Ouest où la démocratie a été malmenée ces dernières années par une succession de coups d’Etat militaires (Mali, Burkina, Guinée, Niger).
M. Weah, qui avait battu M. Boakai en 2017 au second tour, a reconnu sa défaite avant l’officialisation de sa victoire, s’attirant des louanges internationales.
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Il va entrer en fonction alors que le pays ouest-africain de cinq millions d’habitants, en quête de stabilité après des années de guerres civiles et une épidémie d’Ebola, est confronté notamment à la corruption et à un niveau élevé de pauvreté.
M. Boakai s’est durant les élections allié à des barons locaux, comme l’ancien chef de guerre Prince Johnson, qui avait soutenu George Weah en 2017 et qui bénéficie toujours d’un fort soutien dans sa province de Nimba (nord-est).
M. Johnson, qu’une vidéo montra en train de siroter une bière pendant que ses hommes torturaient à mort le président Samuel Doe en 1990 et qui est sous sanctions américaines pour corruption, a placé l’un de ses hommes, Jeremiah Koung, au poste de vice-président de M. Boakai.
«Les attentes sur la présidence de Boakai sont élevées en raison de son expérience de l’Etat, de sa réputation de probité et de quelqu’un qui a essayé de vivre de la plus simple des manières», affirme à l’AFP un ancien élu local dans le comté de Nimba.
«Tous les dirigeants (libériens) ont promis de réprimer la corruption et d’améliorer les conditions économiques (des populations) mais ont échoué à le faire. Il (Boakai) doit faire la différence», a indiqué à l’AFP l’analyste Abdulla Kiatamban du Geo Baraka group of strategists, un groupe de conseil.
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D’un autre côté, une baisse des prix de produits comme l’essence et le riz est attendue, dit à l’AFP John Kollie, le chef de l’ONG Liberia Media for democratic initiatives.
Transition «douce et pacifique»
Le président élu avait appelé les Libériens à s’«unir comme un seul peuple pour reconstruire notre pays», dans une rare déclaration publique, fin novembre, après son élection.
Il avait promis «d’étendre le développement à l’ensemble du pays», en construisant notamment des routes dans la région du sud-est, «négligée depuis des années».
Comme durant sa campagne, M. Boakai a rappelé que la lutte contre la corruption sera l’un de ses combats et indiqué qu’il allait mettre en place un plan pour une transition «douce et pacifique».
Il a aussi dit qu’il mènerait une réforme «radicale» de la sécurité et de la justice et ferait respecter l’Etat de droit.
Pour sa part, le président sortant Weah a annoncé tirer un trait définitif sur la présidence. Agé de 57 ans, il a invoqué son âge en 2029, date de la prochaine présidentielle, dans un enregistrement de ses propos auquel l’AFP a eu accès.
«J’ai 57 ans et l’âge de la retraite est fixé à 65 ans (au Liberia). Dans six ans, j’aurai 63 ans et je ne pourrai pas travailler pendant deux ans seulement», a-t-il dit.