Jonathan Fonati Koffa avait annoncé en mai sa démission de son poste après un bras de fer de plusieurs mois pour la présidence de cette chambre, dans un contexte de tensions qui avaient culminé avec l’incendie du Congrès.
«Des enquêtes approfondies ont permis d’établir un lien entre plusieurs personnalités de premier plan et l’organisation et le financement de l’incendie criminel qui s’est produit au Capitole», a déclaré vendredi le directeur général de la police libérienne Gregory O. W. Colman lors d’une conférence de presse.
Selon le chef de la police, l’ancien président de la Chambre fait l’objet d’une enquête pour «association de malfaiteurs, en raison de preuves crédibles suggérant qu’il aurait participé de manière stratégique à l’orchestration d’un plan visant à entraver le processus législatif et à endommager les infrastructures nationales».
M. Koffa a été «inculpé et placé en détention ici au siège de la police nationale du Liberia», a poursuivi M. Colman.
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Sont retenus contre lui les chefs d’accusation suivants: incendie criminel, méfait criminel, mise en danger imprudente et dangereuse d’autrui, tentative de meurtre, complicité criminelle, incitation à commettre un crime et association de malfaiteurs.
Au total, cinq élus de la Chambre ont été placés en détention pour leur rôle présumé dans cette affaire.
En octobre dernier, le «Bloc majoritaire», une coalition de 47 élus de tous bords, avait voté la destitution de M. Koffa, qu’ils accusaient de mauvaise gouvernance, corruption et conflits d’intérêt.
Depuis, ces élus siégeaient de leur côté, et avaient élu leur propre président de la Chambre, Richard Nagbe Koon, membre du parti de l’Unité du président Joseph Boakai.
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M. Koffa est lui membre de la Coalition pour le changement démocratique (CDC) de l’ex-président George Weah, défait de peu par M. Boakai à la présidentielle de novembre 2023.
L’épreuve de force entre les deux camps a nourri des mois de tensions politiques qui ont culminé en décembre lors de manifestations de soutien à M. Koffa dans la capitale.
Dans ce contexte, un violent incendie s’était déclaré au Congrès le 18 décembre pendant une réunion du groupe dissident.
En avril, la Cour suprême du Liberia a donné raison à M. Koffa et invalidé sa destitution mais celui-ci a finalement annoncé sa démission le 12 mai.