Moussa Mara, qui fut Premier ministre du Mali pendant huit mois en 2014-2015, avait été inculpé et écroué le 1er août après avoir affirmé sur les réseaux visiter des prisonniers, «détenus d’opinion», et leur promettait la justice.
«Solidarité indéfectible avec les détenus d’opinion», avait-il écrit le 4 juillet sur X, disant les visiter «régulièrement pour leur signifier (sa) solidarité». «Aussi longtemps que dure la nuit, le soleil finira évidemment par apparaître!»
M. Mara, qui était en détention depuis son inculpation, est arrivé au Pôle national de lutte contre la cybercriminalité vêtu d’un boubou blanc et escorté par des policiers, a constaté un journaliste de l’AFP.
Sa demande de liberté provisoire a été rejetée par un juge avant le début des débats sur le fond du dossier.
Au terme des débats, le parquet a requis 24 mois d’emprisonnement contre lui.
«Nous nous remettons à la sagesse de la cour pour ne pas suivre le parquet», a déclaré à l’AFP l’avocat de M. Mara, Me Mountaga Tall.
Le délibéré est attendu le 27 octobre prochain.
Lire aussi : Retrait du Mali de la CEDEAO, les avis sont partagés
Le Mali est dirigé par une junte depuis deux coups d’Etat en 2020 et 2021. Les militaires ont pris des mesures répressives contre la presse et les voix critiques. Elle a également dissous les partis politiques et des organisations à caractère politique.
Depuis 2012, ce pays sahélien fait face à une profonde crise sécuritaire nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires. Elle s’ajoute à une grave crise économique.
La junte, dirigée par le général Assimi Goïta, s’était engagée à remettre le pouvoir aux civils au plus tard en mars 2024, mais a depuis manqué à cette promesse.
En juillet, le régime militaire a accordé à M. Goïta un mandat présidentiel de cinq ans renouvelable «autant de fois que nécessaire» et sans élection.