L’accueil d’une délégation de dirigeants de la rébellion touareg suivi de celui du guide religieux Mahmoud Dicko ont fini par envenimer les relations déjà tendues entre Alger et Bamako. Des tensions qui ont fini par des convocations puis des rappels des ambassades des deux pays.
Pour le journaliste Nouhoum Togo, lors de la convocation de l’ambassadeur d’Algérie au Mali, le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, est allé jusqu’à expliquer les liens historiques qui liens les deux pays, notamment la participation du Mali aux côtés de l’Algérie pour sa libération contre la France en rappelant leur arrière base se trouvait à Gao, en territoire malien.
Il a aussi ajouté que le Mali a contribué à armer l’Algérie et à créer les conditions pour qu’elle puisse accéder à son indépendance de la France.
Au cours du tête-à-tête, le ministre des Affaires étrangères malien avait souhaité que les relations entre les deux pays soient cordiales.
Nouhoum Togo, estime que ce n’est pas à l’Algérie d’imposer au Mali la mise en œuvre de l’Accord de paix. Ce qui se passe entre les deux pays n’est pas amical et affirme que «tous les responsables de la déstabilisation du Mali se trouvent aujourd’hui en Algérie».
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Abidine Karembé ne voit pas en mal la réaction de l’Algérie. Pour lui, en invitant Mahmoud Dicko et les groupes signataires de l’Accord pour une réunion, l’Algérie entend privilégier toujours la voie du dialogue. Pour lui, on ne peut pas empêcher un Etat de rencontrer telle ou telle personne. Toutefois, il juge normal que l’Etat malien soit consulté avant de telles rencontres, cela permettrait de dissiper les malentendus ou de possibles interprétations.
En tout cas, avec les rappels réciproques de leurs ambassadeurs, Alger et Bamako connaissent une nouvelle évolution de leurs relations. Se disant inquiet, Abidine Karembé espère que la situation ne dégénère pas entre les pays car aucun pays n’en profiterait.