Le gouvernement a invoqué «le changement de posture de certains groupes signataires», mais aussi «les actes d’hostilité et d’instrumentalisation de l’accord de la part des autorités algériennes dont le pays est le chef de file de la médiation», indique un communiqué lu à la télévision d’Etat par le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement installé par les militaires.
L’accord était déjà considéré comme moribond depuis la reprise en 2O23 des hostilités contre l’Etat central et l’armée malienne par les groupes indépendantistes à dominante touareg du nord dans le sillage du retrait de la mission des Nations unies (Minusma), poussée vers la sortie par la junte après dix années de présence.
L’accord avait reçu un très rude coup supplémentaire en tout début d’année quand le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, avait annoncé lors de ses voeux de Nouvel An la mise en place d’un «dialogue direct inter-malien» pour «privilégier l’appropriation nationale du processus de paix».
Le gouvernement «constate l’inapplicabilité absolue de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, signé en 2015, et, par conséquent, annonce sa fin, avec effet immédiat», dit le communiqué lu jeudi soir.
Il dénonce «une perception erronée des autorités algériennes qui considèrent le Mali comme leur arrière-cour ou un Etat paillasson, sur fond de mépris et de condescendance».
Parmi différents griefs, la junte reproche à l’Algérie d’héberger des bureaux de représentation de certains groupes signataires de l’Accord de 2015 et devenus «des acteurs terroristes».
Le régime malien «exige des autorités algériennes de cesser immédiatement leur hostilité».