Le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga «a informé le conseil des ministres de l’abrogation de décrets relatifs à l’architecture institutionnelle mise en place pour promouvoir la paix et la réconciliation nationale dans le cadre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger», dit un communiqué du conseil des ministres publié mercredi.
«Cette abrogation est proposée à la suite de la décision du gouvernement de mettre fin à l’accord avec effet immédiat», selon le communiqué.
La junte avait annoncé le 25 janvier la «fin, avec effet immédiat», de cet accord signé en 2015 et longtemps considéré comme essentiel pour stabiliser le pays.
L’accord était déjà considéré comme moribond depuis la reprise en 2023 des hostilités contre l’État central et l’armée malienne par les groupes indépendantistes à dominante touareg du Nord, dans le sillage du retrait de la mission des Nations unies (Minusma), poussée vers la sortie par la junte après 10 années de présence.
Cette décision intervenait dans un climat de profonde dégradation des relations entre le Mali et le grand voisin algérien.
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Elle s’inscrivait aussi dans le prolongement d’une série de ruptures auxquelles ont procédé les militaires qui ont pris le pouvoir par la force en 2020.
Ils ont rompu l’alliance ancienne avec la France et ses partenaires européens pour se tourner vers la Russie, et ont fait partir la Minusma.
Les groupes à dominante touareg, plusieurs fois soulevés par le passé, avaient repris les armes en 2012 pour l’indépendance ou l’autonomie du Nord. L’insurrection a ouvert la voie à des groupes islamistes radicaux qui ont supplanté les indépendantistes et conquis l’essentiel du Nord, déclenchant une intervention militaire de la France et plongeant le Sahel dans la guerre.
Après la signature de l’accord de 2015, les jihadistes ont continué à combattre l’État sous la bannière d’Al-Qaïda ou de l’organisation État islamique.