Ce haussement de ton a eu lieu la veille d’une date symbolique : l’anniversaire de la proclamation unilatérale de l’indépendance par un des principaux groupes touareg le 6 avril 2012. Cette proclamation faisait suite au soulèvement des indépendantistes rejoints par les salafistes et à la prise des grandes villes du nord, dont Kidal.
Les indépendantistes ont depuis signé un accord de paix avec le gouvernement malien en 2015 tandis que les groupes jihadistes continuaient le combat contre l’Etat malien et que le pays s’enfonçait dans une profonde crise sécuritaire. L’accord de paix de 2015 est lui-même aujourd’hui mal en point, faisant craindre une reprise des hostilités entre les anciens rebelles et l’armée malienne.
La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), principale alliance d’anciens rebelles dans le nord, a accusé des avions de chasse de l’armée malienne d’avoir «survolé à des altitudes délibérément provocatrices ses positions à Ber, Amassine, Anafis et Kidal en pleine période de tensions liées au blocage du processus de paix».
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Les autorités maliennes n’avaient pas réagi mercredi à ces propos.
La CMA parle dans un communiqué de «violation patente du cessez-le-feu du 23 mai 2014 et (de) provocation grave opérée sous les yeux de la communauté internationale garante des arrangements sécuritaires et de l’Accord pour la paix».
De vastes étendues du nord sont sous le contrôle de la CMA. Cette insoumission à l’autorité centrale est un sujet majeur d’irritation pour la junte au pouvoir. Celle-ci fait de la souveraineté son mantra depuis qu’elle a pris la tête du pays par la force en 2020, a rompu l’alliance avec la France et ses partenaires contre le jihadisme et s’est tournée militairement et politiquement vers la Russie.