Le général touareg El Hadj Ag Gamou, figure majeure du conflit malien engagée dans les combats contre l’organisation Etat islamique au Grand Sahara (EIGS, affilié à l’EI), «donne dix jours à tous les jeunes Touaregs d’Algérie, Libye et d’ailleurs pour rejoindre les environs de Gao», plus grande ville du nord du Mali en proie aux violences du groupe jihadiste, dans un message en langue tamashek authentifié par l’AFP.
El Hadj Ag Gamou est l’un des leaders d’un groupe armé pro-gouvernement, le Groupe d’autodéfense touareg Imghmad et alliés (GATIA), tout en restant officiellement général de l’armée nationale.
L’EIGS multiplie depuis mars les offensives dans les immenses régions de Gao et Ménaka.
L’ONU a exprimé à différentes reprises sa préoccupation devant la dégradation de la situation.
Les syndicats de la région de Gao ont appelé à un arrêt de travail de 48 heures mardi et mercredi pour protester contre la dégradation de la situation sécuritaire et «l’inaction du gouvernement».
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Ils exigent notamment «une riposte sécuritaire» et «le rappel à l’ordre de certains agents des forces de sécurités qui s’adonnent à des dérives d’intimidation et de racket non justifiés».
Lundi, la junte au pouvoir n’avait ni réagi aux propos du général Gamou ni à l’appel des syndicats.
Près de Gao, l’Etat a une très faible présence et les populations, principalement des nomades vivant dans des campements éparpillés dans le désert, sont prises entre deux feux, victimes de massacres et de représailles parce que soupçonnées de pactiser avec l’ennemi, ou privées de moyens de subsistance.
La communauté touareg est composée de dizaines de sous-communautés nomades établis dans le Sahara entre plusieurs pays, principalement au Mali, en Algérie, au Niger, et en Libye.
En 2012, des groupes armés indépendantistes à majorité composés de combattants touareg ont déclaré indépendant un territoire du nord du Mali, qu’ils ont appelé Azawad, avant d’abandonner leurs véilleités indépendantistes en signant trois ans plus tard un accord de paix avec Bamako. D’autres ont rejoint la nébuleuse jihadiste d’Al-Qaïda, aujourd’hui dirigé par Iyad Ag Ghali, lui-même Touareg.