Mauritanie. «C’est un leurre»: un candidat à la dernière présidentielle rejette l’offre de dialogue du chef de l’État

Biram Dah Abeid, député et président de l'IRA.

Le 26/03/2025 à 15h27

VidéoAprès une série de concertations entre le président Mohamed Cheikh El Ghazouani et plusieurs figures de la classe politique, la Mauritanie se dirige vers un dialogue national. Cependant, le principal opposant au régime, Biram Dah Abeid, ne sera pas de la partie. Aucune date n’a encore été avancée pour la tenue de ce dialogue.

De nombreux obstacles se dressent sur le chemin devant conduire à la tenue d’un dialogue national prôné par le président Mohamed Cheikh El Ghazouani. Dernier en date, le refus de Biram Dah Abeid, député, leader de l’Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA), arrivé deuxième à l’élection présidentielle du 29 juin 2024, militant anti-esclavage, député et principale figure de l’opposition au régime, a fait savoir qu’il ne prendra pas part à ces concertations.

Il considère la proposition du président de la République de tenir un dialogue inclusif comme «un leurre» et exige des préalables et des garanties parmi lesquels la reconnaissance du parti de la Refondation par une Action Globale (RAG), non encore reconnue depuis plusieurs années.

Le député considère «la proposition de dialogue du président Mohamed Cheikh El Ghazouani comme une répétition des initiatives similaires précédentes, un dictat. Une invitation sur un terrain miné, avec des mécanismes biaisés, qui attire la pauvre opposition à chaque fois. Donc, moi je n’y vais pas tant que le pouvoir n’a pas démontré qu’il s’agit d’un dialogue nouveau, une vraie concertation digne de ce nom. On ne peut pas appeler au dialogue alors qu’on piétine les règles élémentaires de démocratie. Vous nous privez de partis politiques, vous nous interdisez d’apparaître dans les médias publics, bâillonnez les médias privés».

Il estime le dialogue «impossible» dans un tel contexte. Pour rappel, Moussa Fall, haut cadre de l’administration et figure marquante de la scène politique depuis les années 1990, a été désigné par le président de la République coordinateur de ces futures consultations, auxquelles le pouvoir voudrait donner un caractère large et inclusif. Avec le refus de Birame, ce dialogue perd quelque peu de sa pertinence.

Dans son discours d’investiture au début du mois d’août dernier, Ould Ghazouani avait fait part de son intention d’organiser un «dialogue national inclusif.» Depuis, plusieurs réunions préparatives entre partis politiques et gouvernement ont eu lieu pour l’organisation de ce débat pour lequel aucune date n’a encore été avancée.

Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)
Le 26/03/2025 à 15h27

Bienvenue dans l’espace commentaire

Nous souhaitons un espace de débat, d’échange et de dialogue. Afin d'améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation.

Lire notre charte

VOS RÉACTIONS

0/800