Le nouveau texte donne plus de pouvoir au ministère de l’Intérieur et prévoit l’augmentation du nombre des membres fondateurs d’un parti politique dont il est exigé sur une plus large représentativité au niveau régionale. Cette nouvelle loi confère au gouvernement le pouvoir de suspension et de dissolution des partis politiques.
L’opposition dénonce la nouvelle loi «véritable recul démocratique» comparé à l’ordonnance de 1991, née pourtant sous un régime d’exception. Maitre El Id Mohamed MBareck, leader de la coalition de l’Alliance des Forces du Peuple (AFP), candidat malheureux à l’élection présidentielle de juin 2024, déplore une démarche «unilatérale du gouvernement, pour l’adoption d’une loi sur les partis, qui est forcément importante pour toute la classe politique, laquelle n’a pas été consultée. Pourquoi avoir précipité l’adoption de ce texte, au moment où le gouvernement parle de dialogue qui aurait pu constituer le cadre idoine de concertation sur le sujet?» s’interroge-t-il.
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Il dénonce «une loi, adoptée par une majorité mécanique à l’Assemblée nationale qui a exclu toutes les propositions formulées par l’opposition, alors que celles émanant des partis de la majorité ont été prises en compte. J’appelle le président de la République et le Premier ministre à faire preuve esprit d’ouverture» pour créer les conditions nécessaires à l’établissement d’un véritable dialogue.
Samory ould Bey, syndicaliste, désapprouve «une nouvelle loi source de difficultés dans la création et la gestion des partis politiques, instruments qui permettent d’exposer les problèmes auxquels sont confrontées les populations du pays».
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Allant dans le même sens, Balla Touré, député, dénonce «une intrusion du ministre de l’Intérieur dans la vie des partis politiques» au-delà des limites qui devraient être légalement admises.»
Le syndicaliste rappelle le cas des sept partis, qui ont contesté leur dissolution par l’administration, et qui avaient fait appel contre cette décision devant la justice qui a leur a donné raison «mais le ministère de l’Intérieur refuse de se conformer à l’arrêt des juges de la Cour suprême. En fait, le ministère de l’intérieur est au dessus des lois, aucune nouvelle législation ne changera ce constat» regrette le syndicaliste.