Mauritanie: «Tout retard est préjudiciable à sa santé», la défense réclame l’évacuation en France de l’ancien président Ould Abdel Aziz

L'ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. 

L'ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz.  . DR

Le 25/07/2024 à 11h04

Mohamed ould Abdel Aziz, ancien président mauritanien (2009-2019) détenu depuis près de 2 ans, est malade et doit être évacué en urgence à l’étranger, car «son état de santé impose un bilan et un suivi régulier», selon ses avocats qui se réfèrent à un avis médical.

Jugé et condamné pour «corruption» et diverses autres infractions liées à sa décennie de gouvernance, condamnation contre laquelle il a fait appel, l’ex-président mauritanien serait malade et nécessiterait une évacuation urgente vers la France. C’est ce qu’a alerté le collectif des avocats de Mohamed ould Abdel Aziz qui s’appuie sur un avis médical indiquant que «son état de santé impose un bilan et un suivi régulier».

Raison pour laquelle, «l’ancien président est attendu en France, à la clinique Val d’Or par son équipe soignante, dans les plus brefs délais et tout retard pourrait être préjudiciable à sa santé», expliquent ses avocats.

Maître Aliou Idrissa Yéro Sow, avocat membre du collectif de la défense, dit avoir reçu une pièce frappée du sceau de l’urgence, recommandant l’évacuation de son client vers la France. Sur cette base, le collectif des avocats de la défense a saisi les autorités judiciaires et pénitentiaires, «par les voix de droit appropriées et attend leur réaction». Le défenseur plaide en faveur d’une décision rapide pour préserver le droit à la santé de son client.

Toutefois, dans le contexte politique actuel, marqué par l’appel au boycott de l’élection présidentielle lancé par les proches de l’ancien président et l’arrestation de certains d’entre eux à la veille du scrutin, le gouvernement semble prendre tout son temps avant de faire connaître sa réponse.

Aliou Idrissa Yéro Sow déplore «les lenteurs» constatées dans le traitement du dossier de Mohamed ould Abdel Aziz, par la cour d’appel de Nouakchott, devant laquelle l’affaire est pendante, en état d’être enrôlée et vidée, depuis plusieurs mois.

Au niveau de la société civile, Sarr Mamadou, président du Forum des Organisations Nationales de Droits Humains (FONADH), un collectif qui regroupe une vingtaine d’ONG, plaide en faveur du respect des droits de l’ancien président de la République à des soins appropriés dans le cas où il serait malade, justifiant cette position par le fait que la détention est encadrée par des principes auxquels le FONADH est attaché.

Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)
Le 25/07/2024 à 11h04