Mauritanie: un recours pour alourdir la peine de l’ex-président Aziz

L'ex-président mauritanien Mohamed ould Abdel Aziz.

Le 30/05/2025 à 17h36

Le parquet en Mauritanie a introduit un recours en cassation pour demander l’alourdissement à 20 ans de prison de la peine de l’ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz, condamné mi-mai en appel à 15 ans de réclusion pour enrichissement illicite, a appris l’AFP vendredi auprès de la partie civile et d’une source judiciaire.

M. Aziz, qui avait écopé d’une peine de cinq ans en première instance, est poursuivi depuis plusieurs années pour avoir abusé de son pouvoir afin d’amasser une immense fortune.

Mi-mai, une cour d’appel l’a condamné à 15 ans de prison ferme, alors que le parquet avait requis une peine de 20 ans de prison ferme, lors du dernier jour de son procès en appel. La cour avait également ordonné la confiscation des biens de M. Aziz qui a dirigé le pays de 2008 à 2019, ainsi que la déchéance de ses droits civiques.

Jeudi, le parquet a introduit un pourvoi en cassation pour demander que la peine prononcée en seconde instance contre M. Aziz soit ramenée à 20 ans au lieu de 15, a indiqué vendredi à l’AFP une source judiciaire sous couvert d’anonymat.

L’introduction de ce recours en cassation a été confirmée à l’AFP par Me Lô Gourmo, un des membres du collectif de défense de la partie civile.

M. Aziz, 68 ans, est l’un des rares ex-chefs d’Etat condamnés pour enrichissement illicite dans l’exercice du pouvoir. Ses pairs jugés par les justices nationale ou internationale le sont surtout pour des crimes de sang.

Détenu depuis le 24 janvier 2023 après avoir passé plusieurs mois en détention en 2021, il connaît une descente aux enfers sous son successeur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, l’un de ses plus fidèles compagnons par le passé.

M. Ghazouani a été son partenaire dans le coup d’Etat qui l’a porté au pouvoir en 2008, son ancien chef d’état-major et son ancien ministre de la Défense.

Les enquêteurs ont chiffré au moment de son inculpation en mars 2021 à 67 millions d’euros le patrimoine et le capital que M. Aziz, fils de commerçant, se serait constitué en plus de dix années passées à la tête de ce vaste et pauvre pays sahélien de 4,5 millions d’habitants.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 30/05/2025 à 17h36