Niger: le gouvernement suspend plusieurs centaines d’ONG locales et étrangères

Le Général de Brigade Tiani Abdourahamane a nationalisé la Somaïr (uranium), filiale du groupe français Orano.

Le 21/11/2025 à 07h23

Le régime militaire du Niger a suspendu la semaine dernière les activités de plusieurs centaines d’ONG et associations de développement locales et étrangères, a appris jeudi l’AFP auprès des autorités.

Le général Abdourahamane Tiani, arrivé au pouvoir en juillet 2023 après un putsch, mène depuis une politique souverainiste à la tête du Niger.

La junte accuse régulièrement les ONG de manquer de transparence et de soutenir les «terroristes».

Fin janvier, le ministre de l’Intérieur, le général Mohamed Toumba, cadre du régime militaire, avait affirmé prendre «d’importantes mesures pour assurer le suivi et l’encadrement des ONG et des organisations de développement».

La semaine dernière, il a autorisé une centaine d’ONG et associations, sur plus de 4000 que comptent le pays, à poursuivre leurs activités pour s’être conformées à la nouvelle réglementation.

Les autres sont sommées de «suspendre» leurs opérations.

Le ministère reproche aux ONG et associations non autorisées de ne pas avoir publié leurs états financiers 2024 au Journal officiel, leur accordant un délai de 60 jours pour se mettre en règle. Le nombre d’ONG internationales concernées n’a pas été précisé.

Le Niger compte officiellement 4.122 ONG et associations de développement, dont 332 étrangères, ayant mobilisé plus de 250 milliards de francs CFA (380 millions EUR) en 2024, selon les chiffres officiels.

Les autorités avaient déjà interdit plusieurs ONG locales et internationales d’exercer dans le pays.

«Nos enquêtes ont permis de découvrir qu’il y a beaucoup d’ONG qui sont en accointances avec ces partenaires qui nous portent la guerre à travers des missions de subversion (...) à travers des soutiens qu’ils apportent souvent aux terroristes», avait estimé en janvier, le général Toumba.

Depuis son arrivée au pouvoir, la junte a fait de la souveraineté nationale une de ses priorités.

Elle a notamment chassé les soldats français et américains engagés dans la lutte antijihadiste sur son sol, expulsé l’ambassadeur français puis celui de l’Union européenne et s’est rapprochée de nouveaux partenaires comme la Russie ou la Turquie.

Jeudi, le général Tiani a réitéré ses accusations contre Paris, qu’il accuse de vouloir «déstabiliser» le Niger, en guerre contre les groupes jihadistes.

«Cette guerre que nous menons est une guerre totale, voulue par la France et son chef Emmanuel Macron», a-t-il déclaré devant des militaires déployés de la région de Diffa (sud-est) situé dans le bassin du Lac Tchad où sévissent Boko Haram et l’Iswap.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 21/11/2025 à 07h23