Jeudi soir, le régime militaire avait affirmé que Mohamed Bazoum avait «tenté de s’évader» avec sa famille et d’autres personnes, en voulant emprunter en périphérie de Niamey des «hélicoptères appartenant à une puissance étrangère» en direction du Nigeria.
Il a précisé que cette tentative avait échoué et que «les principaux auteurs et certains de leurs complices» avaient été arrêtés.
«Nous rejetons énergiquement ces accusations montées de toutes pièces contre le président Bazoum», a déclaré dans un communiqué transmis à l’AFP à Abidjan Mohamed Seydou Diagne, coordinateur d’un collectif d’avocats du président renversé.
Me Seydou Diagne a également affirmé que M. Bazoum, «sa femme et son fils sont détenus au secret, sans accès aux avocats ni au monde extérieur». Vendredi matin, «le médecin s’est vu refuser l’accès alors qu’il apportait de la nourriture à la famille», a-t-il précisé.
«Avec cette détention au secret, c’est une nouvelle ligne rouge qui a été franchie par une junte qui continue à violer les droits fondamentaux de notre client. Elle aura à répondre de ses actes», a-t-il affirmé.
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M. Bazoum était jusqu’alors séquestré par des militaires dans sa résidence présidentielle de Niamey depuis le coup d’Etat de juillet.
Selon Me Diagne, l’entourage de M Bazoum n’a plus de nouvelles de lui «depuis la nuit de mercredi à jeudi».
«Non seulement les autorités militaires doivent nous apporter la preuve que le président Bazoum et sa famille sont bien en vie, mais surtout elles doivent les libérer immédiatement», affirme un autre avocat du collectif, Reed Brody.
Par ailleurs, le communiqué indique que «les avocats nigériens de Salem Bazoum (le fils du président déchu, ndlr) avaient obtenu d’un juge de Niamey» qu’il «soit libéré». Jeudi, «ils avaient reçu l’ordonnance leur permettant de notifier l’Etat du Niger pour que la décision soit appliquée».
Le 18 septembre, M. Bazoum avait saisi la justice ouest-africaine pour demander sa libération et le rétablissement de l’ordre constitutionnel au Niger.