Paul Kagame condamne des «sanctions sans fondement», demande aux Rwandais de «serrer la ceinture»

Paul Kagame lors du Citizen Outreach, à Kigali.

Le 20/03/2025 à 15h52

VidéoFace aux sanctions de la communauté internationale au Rwanda pour son rôle présumé dans le conflit qui se déroule à l’Est de la RDC, le président rwandais préfère rassurer ses concitoyens que tout finira par rentrer dans l’ordre. En attendant, Paul Kagame demande aux Rwandais de «serrer la ceinture.»

Face aux pressions internationales, Paul Kagame appelle les Rwandais à la résilience. C’était sa première rencontre avec la population depuis sa réélection en juin 2024. Dans son programme dénommé «Citizen Outreach», le président rwandais Paul Kagame a préféré commencer par Kigali. Mais quand il s’est exprimé ce 16 mars, il s’adressait à tous les Rwandais.

Au cœur des discussions, la situation tendue que traverse le Rwanda, confronté à une vague de pressions et de sanctions internationales liées à son implication présumée dans le conflit à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Le président Paul Kagame a condamné ce qu’il a qualifié de «sanctions sans fondement», imposées par les pays occidentaux à l’instigation de la Belgique.

Alors que l’Union européenne a adopté, lundi 17 mars, un train de sanctions contre des chefs militaires rwandais, le Rwanda a annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec la Belgique. Bruxelles aurait, selon les autorités de Kigali, «pris parti» pour Kinshasa, «bien avant et pendant le conflit en cours» en RDC.

«Citizen Outreach», quand un jeune représentant des étudiants universitaires lui demande comment il voit la fin de ce problème très complexe, Paul Kagame se montre confiant, «ça finira par se calmer. Mais en attendant, nous devons nous serrer la ceinture», a recommandé Paul Kagame d’un ton ferme mais rassurant. Il a appelé les Rwandais à la résilience, rappelant que le pays a traversé des épreuves plus dures et qu’il a toujours su se relever.

«Si j’ai voulu qu’on se rencontre, je voulais qu’on parle surtout de la situation de pression qu’on nous impose aujourd’hui. Pour gérer cette pression, on devra travailler avec rigueur, refuser de se laisser rabaisser,.... Nous devons nous promettre de continuer d’aller de l’avant parce que nous le méritons. Rappelez-vous, il n’y a absolument rien qui peut nous arriver de plus que ce qui nous est arrivé par le passé. Absolument rien.»

Dans la salle, plusieurs citoyens ont pris la parole pour exprimer leurs préoccupations mais aussi leur soutien. Parmi eux, une jeune femme, Françoise Niyigena, a marqué l’audience par son témoignage. Revenue au Rwanda après des études et une expérience professionnelle aux États-Unis, elle a salué les efforts du gouvernement pour offrir des opportunités à la jeunesse rwandaise.

«Moi je suis née dans un village lointain au Sud-ouest du Rwanda. J’ai perdu mes parents quand j’étais encore très jeune et donc, c’est ma grand-mère qui s’est chargée de moi avec l’aide des bienfaiteurs. Mais même si j’ai grandi dans une extrême pauvreté, cela ne m’a pas empêché d’avoir accès à des opportunités. Comme quand j’ai bien réussi mes études, j’ai eu une bourse pour aller étudier aux Etats-Unis, dans l’université de Harvard, dans laquelle j’ai pu travailler après mes études», a-t-elle souligné, remerciant le président pour cette confiance accordée à la nouvelle génération.

Cette rencontre s’inscrivait dans le cadre du Citizen Outreach, un programme bien connu au Rwanda à travers lequel le président se rend dans différents districts pour échanger directement avec les populations. Il s’agit d’un moment privilégié où les citoyens peuvent exprimer leurs préoccupations, soumettre leurs doléances et recevoir des réponses du chef de l’État en personne.

Par Fraterne Ndacyayisenga
Le 20/03/2025 à 15h52