Selon le code électoral, pour être candidat à la présidentielle au Cameroun, il faut être investi par un parti représenté à l’Assemblée nationale, au Sénat, dans un Conseil municipal ou régional. La prochaine élection présidentielle dans le pays aura lieu au mois d’octobre prochain. Et l’un des partis politiques les plus connus risque d’en empêché par ce code électoral.
Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc), a désigné son président Maurice Kamto pour participer à cette échéance électorale. Mais il se trouve que Le Mrc avait boycotté les élections législatives, sénatoriales, régionales et municipales de 2020. Il ne compte donc aucun élu local dans ses rangs. Mais Maurice Kamto persiste et signe : «Nous irons à la prochaine présidentielle parce que nous avons des élus», a-t-il déclaré avant de rappeler l’article 15 alinéa 4 de la Constitution qui stipule que «Tout mandat impératif est nul».
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En s’accrochant sur cette disposition de la Constitution, le leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun soutient que les mandats sont transférables: «Je suis l’élu d’un parti A, je démissionne de ce parti politique et j’adhère au parti B, je ne démissionne pas en laissant mon mandat à mon ancien parti politique».
Cité par la presse, Joseph-Emmanuel Ateba, secrétaire national à la communication du MRC, assure que le parti compte plusieurs dizaines d’élus municipaux qui depuis 2020 ont démissionné de leur parti pour rejoindre les rangs du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun.
Une analyse que de nombreux experts rejettent. Pour le politologue Paul Stéphane Menounga, enseignant des sciences juridiques et politiques dans un institut supérieur à Yaoundé, «les mandats ne sont pas transférables. Supposons un instant que le Social Democratic Front se vide de tous ses élus, est-ce que ce parti politique ne pourra pas investir un candidat à la prochaine présidentielle? La réponse est en faveur de ce parti politique».
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De ces déclarations, l’enseignant soutient que la loi électorale parle uniquement des élus qui ont participé à des élections sous la bannière d’un parti politique et non ceux qui ont démissionné d’un autre parti. Il conseille à la fin Maurice Kamto de réunir ses forces pour sa candidature indépendante.
Le Mrc, a déjà lancé une collecte des fonds pour l’organisation de la campagne électorale de son candidat. Son budget est estimé à 9.420.000 d’euros.