Présidentielle en Mauritanie: décompte en cours, le président Ghazouani en tête

Le président sortant Mohamed Cheikh Gazouani mettant son bulletin dans l'urne.

Le 30/06/2024 à 14h04

La compilation des résultats de l’élection présidentielle est en cours dimanche en Mauritanie où le président sortant El Ghazouani est largement en tête après le dépouillement d’environ 80% des suffrages exprimés la veille.

Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani détient plus de 55% des voix sur un taux de dépouillement d’environ 80%, selon la plateforme en ligne de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) qui publie en continu, bureau par bureau, les résultats du scrutin.

Le principal opposant, le militant des droits humains Biram Dah Abeid, pour l’heure deuxième avec environ 22% des voix, a mis en garde la Ceni de «préparer étape par étape un hold-up électoral», au cours d’une conférence de presse dans la nuit.

Le candidat islamiste de Tawassoul, premier parti d’opposition à l’Assemblée nationale, Hamadi Ould Sidi El Mokhtar, se classe pour l’instant troisième avec quelque 13% des suffrages.

Il a déclaré samedi «rester attentif à tout manquement» et a appelé ses compatriotes à s’éloigner de tout ce qui peut créer le désordre et perturber la tranquillité des gens.

La Ceni a jusqu’à lundi soir pour prononcer les résultats provisoires définitifs.

Le taux de participation tourne autour de 55%, selon la Ceni.

M. Ghazouani se présente comme le garant de la stabilité de ce pays qui n’a plus connu d’attaque jihadiste sur son sol depuis 2011 alors qu’elles abondent au Mali voisin et ailleurs au Sahel.

Il a fait de l’aide aux plus démunis et à la jeunesse ses chantiers prioritaires. En Mauritanie, les moins de 35 ans, qui représentent plus de 70% de la population, partent de plus en plus vers l’Europe ou les Etats-Unis, poussés par l’espoir d’une vie meilleure.

Sécurité

Après un premier mandat entravé par l’épidémie de Covid-19 et les conséquences de la guerre en Ukraine, M. Ghazouani espère réformer davantage au cours d’un second mandat grâce à des perspectives économiques favorables, et notamment le lancement de la production de gaz au second semestre 2024.

Face à lui, six candidats ont promis la première véritable alternance démocratique dans ce vaste pays désertique d’environ 4,9 millions d’habitants qui a connu une multitude de coups d’Etat de 1978 à 2008, avant de vivre en 2019 sa première transition entre deux présidents élus.

Aucun incident majeur n’a été signalé dans le pays, selon les observateurs.

Dans la capitale Nouakchott, la ville était calme dimanche matin, dans l’attente de l’annonce de résultats. La plupart des commerces étaient fermés.

«D’après les premiers résultats, (le président) Ghazouani et (l’opposant) Biram se distinguent. Nous demandons à celui qui sera élu de veiller aux intérêts des populations, notamment en matière de sécurité», a déclaré à l’AFP Mohamed Awa, un commerçant.

«Je pense que l’élection s’est bien déroulée. Toutefois la moitié du peuple met en doute les résultats eu égard au déroulement de la campagne électorale. Certains disent qu’elle manquait de transparence. Personnellement,je n’ai rien remarqué qui pourrait susciter l’inquiétude», a estimé de son côté Ahmedou Seyed, un étudiant.

Le gouvernement a mis en place un Observatoire national chargé de surveiller l’élection, que l’opposition a dénoncé comme un instrument de manipulation du scrutin.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 30/06/2024 à 14h04