Que peut-on retenir du discours du président de la transition guinéenne à l’occasion du Nouvel An? Le général Mamadi Doumbouya, à la tête de l’Etat depuis septembre 2021, s’était engagé à céder le pouvoir aux civils à fin 2024. Dans son discours de fin d’année, il déclaré que «dans le premier trimestre de l’année 2025, je signerai un décret fixant la date du scrutin pour le référendum. Après l’élaboration du code électoral, durant l’année 2025, nous nous emploierons tous ensemble à continuer à poser les jalons forts pour les élections générales», a dit le général Doumbouya
Alors qu’il était très attendu, le discours a été jugé «creux» par de nombreux Guinéens. Dans son allocution, le président Mamadi Doumbouya n’a quasiment pas annoncé de mesures phares à l’exception des élections prévues pour 2025. Sans plus de précisions.
«Je crois que son discours n’a pas été creux parce qu’on est au moins rassuré à 30 ou 40% qu’il prétend organiser des élections. Il a déjà annoncé une période. C’est une première. Ce qui est encore rassurant, il a invité les partis politique à une discussion. Nous avons la certitude qu’il veut organiser les élections en 2025», soutient Gaspard Amadeh, citoyen guinéen.
Si le président a fait part de la signature d’un décret au premier trimestre 2025 fixant la date du référendum et des élections générales prévues pour la même année, ces points ne semblent pas être suffisants face aux exigences et attentes des acteurs sociopolitiques guinéens et éviter les manifestations de rue annoncées à partir du 6 janvier courant. «Les manifestations se tiendront, ça c’est forcé, avec l’arrestation de Aliou Bah et beaucoup d’autres leaders en prison. Des personne vont sortir et manifester», a soutenu Benjamin Mamy.
L’opposant Aliou Bah a été placé sous mandat de dépôt lundi 30 décembre pour «offense» au chef de l’Etat malgré la prise de positions de personnalités de la société civile et politiques.
Sur ce point, le discours du chef de l’État est clair. La reprise intégrale des activités politiques à compter de 2025 devra se conformer au cadre légal, aux mesures de sécurité et au maintien de l’ordre public, a indiqué le président de la transition guinéenne.