RDC: la soeur jumelle de l’ex-président Kabila entendue par les services de sécurité

Jaynet Kabila, opposante et sœur jumelle de l'ex-président congolais Joseph Kabila.

Le 16/03/2024 à 16h07

L’opposante Jaynet Kabila, sœur jumelle de l’ex-président congolais Joseph Kabila, a été entendue vendredi pendant près de cinq heures par le service de Renseignement militaire de la République démocratique du Congo (RDC), a indiqué samedi à l’AFP son avocate.

Jaynet Kabila «est allée répondre à une invitation adressée par le service de Renseignement militaire», a déclaré Adona Kadima, une de ses avocates.

Sans en dévoiler le contenu, en invoquant «le secret de l’instruction», Mme Kadima a néanmoins indiqué que «l’interrogatoire s’est déroulé pratiquement de midi jusqu’à 17H00. Elle (Jaynet Kabila) a répondu à toutes les questions».

Lors de la précédente législature, Jaynet Kabila était la présidente de la stratégique commission Défense et sécurité de l’Assemblée nationale. Elle a été invitée à se «présenter à l’état-major du Renseignement» militaire, selon une note émise jeudi par le général-major Christian Ndaywel, patron de ce service.

Mercredi, Jaynet Kabila, qui est également présidente de la Fondation Mzee Laurent-Désiré Kabila, du nom de son père et ancien président assassiné en 2001, avait dénoncé dans un communiqué la vandalisation du siège de cette fondation lors d’une «perquisition».

La fondation avait identifié les auteurs de la perquisition comme étant des «militaires de la Démiap», le service de Renseignement militaire. Selon le même communiqué, du matériel de travail dont des ordinateurs, clés USB, téléphones et d’autres «biens de valeur» ont été emportés.


Après cette perquisition, la fondation a aussi déploré «la soustraction du véhicule» qui avait transporté la dépouille de l’ancien chef de l’État.

Jaynet Kabila est la sœur jumelle de l’ex-président Joseph Kabila, arrivé au pouvoir en 2001 après l’assassinat de leur père Laurent-Désiré Kabila, qui avait renversé en 1997 l’ex-dictateur Mobutu Sese Seko.

En janvier 2019, M. Kabila avait cédé le pouvoir à Félix Tshisekedi, un ancien opposant proclamé vainqueur de la présidentielle controversée de décembre 2018, consacrant la première passation pacifique de pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1960.

Après deux ans d’une cogestion conflictuelle du pays, le président Tshisekedi a déclaré la rupture avec le clan politique de M. Kabila dont il a renversé la majorité au parlement.

En décembre 2023, des élections générales ont été organisés dans le pays, mais boycottées par le camp Kabila. M. Tshisekedi a été réélu avec plus de 73% des voix à la présidentielle à un seul tour, entachée selon l’opposition d’une «multitude d’irrégularités».

Depuis, le climat politique est tendu en RDC où les organisations de défense des droits humains et les mouvements pro-démocratie dénoncent la répression des voix discordantes.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 16/03/2024 à 16h07