RDC: le groupe armé M23 a pris le contrôle d’une cité minière

Destructions causées par les combats entre l'armée régulière et la rébellion du M23.

Le 20/01/2025 à 07h37

Les combattants du groupe armé M23 ont pris samedi soir le contrôle d’une cité minière dans la province du Sud-Kivu, une nouvelle avancée de ce mouvement dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris dimanche de sources locales.

Le M23 («Mouvement du 23 mars»), soutenu par le Rwanda et 3.000 à 4.000 soldats rwandais déployés à ses côtés, s’est emparé depuis sa résurgence fin 2021, dans la province du Nord-Kivu, de vastes pans de territoire dans cette région, riche en ressources naturelles et déchiré depuis 30 ans par des conflits.

La cité minière de Lumbishi dans le territoire de Kalehe, dans la province voisine du Sud-Kivu est passée «sous contrôle du M23» samedi vers 17h30 (15H30 GMT), selon des habitants joints au téléphone par l’AFP.

Située à environ 170 km au nord-ouest de Bukavu (chef-lieu du Sud-Kivu), Lumbishi est dans une zone minière riche en tourmaline, coltan, or et cassitérite.

«Après Lumbishi, ils (les combattants M23) progressent vers Numbi et Shanje, toujours dans les hauts plateaux de Kalehe», a déclaré à l’AFP Thomas Bakenga, administrateur du territoire de Kalehe.

«Depuis le matin (du dimanche), il y a des combats dans le Kalehe avec l’ennemi», a indiqué à l’AFP une source sécuritaire sous couvert d’anonymat, sans plus de détails.

Ces dernières semaines, le M23 a gagné du terrain, prenant notamment le contrôle de Masisi, capitale administrative du territoire éponyme situé dans la province du Nord-Kivu.

L’armée congolaise, qui s’est dite «déterminée» à reprendre les territoires perdus, mène depuis plusieurs jours des contre-offensives et la situation reste confuse dans plusieurs zones où les combats ce sont intensifiés.

Dans sa volonté de reconquérir les zones occupées par le M23, l’armée est appuyée par de «wazalendo», nom signifiant «patriotes» en swahili et désignant une nébuleuse de milices locales pro-Kinshasa.

Des affrontements avec détonations d’armes lourdes étaient signalés vendredi dans les localités de Kabingo et Ruzirantaka, situées entre les provinces du Nord et du Sud-Kivu.

Depuis début janvier, les combats ont déplacé au moins 237.000 personnes, a indiqué vendredi le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), se disant «alarmé par l’aggravation de la violence».

Le président congolais Félix Tshisekedi a exclut samedi toute idée de dialogue avec le M23, qu’il a qualifié de «groupe terroriste».

En décembre, les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame devaient se rencontrer à Luanda pour des pourparlers de paix mais les deux parties n’ont pas réussi à s’accorder sur les termes, aboutissant à l’annulation en dernière minute du sommet.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 20/01/2025 à 07h37