Correspondant du magazine Jeune Afrique et de l’agence de presse Reuters, Stanis Bujakera a été condamné lundi à six mois de prison, une peine déjà effectuée au titre de la détention préventive, et à une amende d’un million de francs congolais (soit 368 euros).
«Le ministère public a retiré son appel, là il (Stanis) est libre, il est dans la voiture, je le ramène à la maison», a déclaré à l’AFP Patient Ligodi, le chef du journal en ligne Actualite.cd, dont M. Bujakera est également directeur de publication adjoint.
Un peu plus tôt, M. Ligodi et l’avocat du journaliste avaient indiqué que ce dernier resterait en prison dans l’attente de son procès en appel, selon une décision de justice.
Stanis Bujakera est accusé, entre autres, d’avoir produit un «faux rapport» incriminant les renseignements militaires dans la mort de Chérubin Okende, un opposant retrouvé mort en juillet.
Arrêté le 8 septembre et jugé depuis octobre, pour un article, non signé de son nom, incriminant les renseignements militaires dans la mort d’Okende, un ancien ministre et député d’opposition, retrouvé mort dans sa voiture, le corps ensanglanté, le 13 juillet.
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A l’issue du procès, à raison d’une audience toutes les deux ou trois semaines, le parquet avait requis 20 ans de prison contre ce journaliste. Contre cet avis, le tribunal l’a condamné lundi à six mois de prison.
Le journaliste a été reconnu coupable de toutes les infractions portées contre lui, notamment, la fabrication et la distribution d’un faux rapport incriminant les renseignements militaires dans la mort d’Okende. Les autorités judiciaires ont estimé que le journaliste avait l’intention de jeter le discrédit sur les institutions de la RDC.
Le 29 février, le parquet avait annoncé que «l’autopsie» et «les expertises» avaient établi que l’opposant Chérubin Okende s’était «suicidé», loin de la thèse de l’assassinat avancée par son parti qui s’était aussitôt indigné d’un «déni de justice».
L’annonce de la condamnation de M. Bujakera a suscité de réactions parmi les organisations de défenses des médias, tandis que sa défense a dit son intention de faire appel.
L’organisation pour la liberté de la presse Reporters sans frontières (RSF) avait salué lundi «la liberté bientôt retrouvée de Stanis» en rappelant que, selon elle, «il n’aurait jamais dû être arrêté, poursuivi et condamné» dans ce qu’elle estime être «un dossier (...) monté de toutes pièces contre lui».