La RDC est menacé d’«émiettement», de «balkanisation» et cette situation est «le résultat d’un déficit criant de leadership et de gouvernance de la part d’un régime irresponsable et répressif», écrivent ses leaders politiques et de la société civile dans cette déclaration commune.
En plus du docteur Mukwege, le document est signée par Martin Fayulu, candidat malheureux à la présidentielle de 2018 et qui revendique toujours plus de 60% des voix, ainsi que par Augustin Matata Ponyo, ancien Premier-ministre (2012-2016), aujourd’hui sénateur, malmené par la justice pour une affaire de détournement de fonds présumé.
«Au lieu de doter le pays d’une armée efficace», notent-ils, «le gouvernement a privilégié une politique d’externalisation de la sécurité nationale à des forces étrangères et, pire, à des États à la base de la déstabilisation du pays», citant le Rwanda et l’Ouganda.
Depuis une année, la RDC fait face à la résurgence du groupe armé M23 qui a conquis au cours des derniers mois de vastes pans du territoire du Nord-Kivu, province congolaise frontalière du Rwanda.
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Sous la pression internationale, les rebelles ont pris part vendredi à une cérémonie en vue de remettre la ville stratégique de Kibumba à une force militaire régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC, ou East African Community en anglais).
L’armée congolaise a qualifié samedi de «leurre» ce «désengagement annoncé avec pompe» par les rebelles du M23. Kinshasa a accusé à de multiples reprises Kigali de soutenir ce groupe, des allégations rejetées par le Rwanda voisin.
Mukwege, Fayulu, Matata ont appelé au «retrait immédiat des éléments du M23 de toutes les positions qu’ils occupent», et ont invité le Conseil de sécurité de l’ONU à exprimer une «condamnation ferme du Rwanda».
Par rapport à la situation politique en RDC, les trois hommes ont exprimé leur «profonde inquiétude sur le caractère non-inclusif du processus électoral» ainsi que «la violation de la constitution» notamment en ce qui concerne «les poursuites judiciaires engagées contre certains acteurs politiques» dans le but de les «éliminer du processus électoral».
Ancien opposant, Félix Tshisekedi a été proclamé vainqueur de la présidentielle controversée de décembre 2018. Il a déjà exprimé son intention de se représenter à la présidentielle prévue pour le 20 décembre prochain, tout comme Fayulu et Matata.