Recalé des Brics lors du dernier sommet de cette organisation qui s’est déroulé en Afrique du Sud et qui s’est matérialisé par l’intégration de six nouveaux pays dont deux africains -Egypte et Ethiopie-, le Nigeria vient d’annoncer son souhait d’intégrer le G20, un rassemblement des plus grandes économies de la planète, c’est-à-dire 19 pays et l’Union européenne.
Une annonce qui intervient alors qu’il est question d’examiner l’octroi d’un siège permanent à l’Union africaine au G20 lors du forum prévu les 9 et 10 septembre 2023, en Inde.
L’annonce a été faite par le porte-parole de la présidence nigériane Ajuri Ngelale qui a souligné que la première puissance économique en termes de Produit intérieur brut (PIB) et démographique du continent souhaiterait rejoindre le G20. Toutefois, cette volonté des dirigeants nigérians dépendra, explique-t-il, des discussions en cours au sein du gouvernement nigérian quant à l’évaluation des bénéfices que le pays tirerait de son adhésion à ce forum. «A la fin de ces discussions, le gouvernement décidera s’il est approprié, ou non, que le pays postule au G20», a indiqué le porte-parole de la présidence.
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Et c’est dans l’optique de cette adhésion que s’inscrit la présence du président nigérian Bola Ahmed Tinubu en Inde pour assister à la prochaine réunion du G20 à Delhi, où les échanges commerciaux, l’économie mondiale, le climat et la guerre en Ukraine seront au menu des discussions. Ce sera ainsi l’occasion pour le président nigérian de «promouvoir l’objectif d’adhésion du Nigeria», a souligné le porte-parole de la présidence.
Invité par le Premier ministre indien Narendra Modi, le président nigérian participera également à une table-ronde réunissant des industriels et des chefs d’entreprises indiens et nigérians. Occasion pour les dirigeants nigérians de s’entretenir avec des opérateurs et investisseurs indiens afin de les inciter à investir au Nigeria.
Bien qu’il soit l’un des premiers producteurs de pétrole africain, le Nigeria n’en demeure pas moins un géant au pied d’argile. Si le pays est la première puissance économique africaine en termes de Produit intérieur brut (PIB), le pays reste faiblement industrialisé et arrive du mal à attirer des investisseurs étrangers en dehors du secteur des hydrocarbures.
Et pour faire face à cette situation, le président Tinubu a lancé une série de réformes pour relancer l’économie nigériane et attirer les investisseurs étrangers dans d’autres secteurs que les hydrocarbures.
Avec cette annonce, le Nigeria qui a échoué dans sa démarche de rejoindre les Brics, en dépit de son rang de première puissance économique et démographique africaine, souhaite désormais emboiter le pas à l’Afrique du Sud, seul pays africain jusqu’ici membre permanent du G20, un forum créé en 1999 et visant à favoriser la concertation internationale, en intégrant le principe d’un dialogue élargi tenant compte du poids économique croissant d’un certain nombre de pays.