Restrictions de voyage aux États-Unis: quels sont les pays africains placés sur les listes «rouge», «orange» et «jaune»

Le projet de restriction d’entrée aux États-Unis va concerner 43 pays dont 22 africains qui seront classés dans une des trois catégories de listes: «Rouge», «Orange» et «Jaune».

Le 18/03/2025 à 15h40

Le projet de restriction d’entrée aux États-Unis va concerner 43 pays dont 22 africains qui seront classés dans une des trois catégories de listes: «Rouge», «Orange» et «Jaune». Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer ces limitations d’entrée au pays de l’oncle Sam.

Dans le cadre de la lutte contre l’immigration, le Département d’État prépare actuellement, rapporte The New York Times, un projet de restrictions d’entrée aux États-Unis. Les citoyens de 43 pays sont concernés par les nouvelles restrictions d’entrée au pays actuellement dirigé par Donald Trump. Toutefois, la liste définitive des pays concernés n’est pas encore définitive et doit obtenir l’approbation notamment du Secrétaire d’État Marco Rubio et bien évidemment celui du président étasunien.

Ces pays seront chacun classés dans l’une des trois listes: «Rouge» regroupe les pays dont les ressortissants sont complètements interdits d’accès aux États-Unis, «Orange» concerne les ressortissants des pays qui subiront des restrictions et de nouvelles exigences pour obtenir des visas. Et, enfin, le liste «Jaune» regroupe les pays disposant de 60 jours pour améliorer les procédures de sécurité et de vérifications des voyageurs.

Sur les 43 pays concernés par le projet de restrictions, plus de la moitié, soit 22 pays, sont africains dont trois sont sur la liste «Rouge»: Libye, Somalie et Soudan. Les ressortissants de ces trois pays sont interdits d’entrée sur le territoire américain. Trois autres pays sont inscrits sur la liste «Orange»: Érythrée, Sierra Leone et Soudan du Sud. Les ressortissants de ces trois pays subiront des restrictions et de nouvelles exigences pour obtenir des visas d’entrée aux États-Unis.

C’est dire que les délivrances de visa aux ressortissants de ces trois pays seront restreintes et les demandeurs devraient se soumettre à des entretiens en personne pour obtenir un visa. Ainsi, selon The New York Times, «dans cette catégorie, les voyageurs d’affaires fortunés pourraient être autorisés à entrer, mais pas les personnes voyageant avec un visa d’immigrant ou de touriste.»

Enfin, 16 pays africains sont inscrits sur la liste «Jaune»: Angola, Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Cap-Vert, République du Congo, Tchad, République Démocratique du Congo, Guinée équatoriale, Gambie, Liberia, Malawi, Mali, Mauritanie, Sao Tomé-et-Principe et Zimbabwe.

Les pays figurant sur cette liste disposent de 60 jours satisfaire aux nouvelles exigences américaines en mettant en place de nouvelles procédures de sécurités et de vérification des voyageurs. Une fois ces conditions remplies, ils pourront sortir de cette liste et leurs ressortissants ne subiront aucune restriction au voyage aux États-Unis s’ils remplissent toutes les conditions pour l’obtention d’un visa.

Globalement, ces sanctions concernent des ressortissants des pays qui voyagent très peu aux États-Unis, comparativement aux grands pays du continent: Afrique du Sud, Nigeria, Kenya, Ghana, Tanzanie, Éthiopie…

Liste provisoire des 22 pays africains concernés par les restrictions de voyages aux États-Unis

ListePays africains concernés par les restrictions d’entrées aux États-Unis
Liste Rouge- Libye, Somalie et Soudan
Liste Orange- Érythrée, Sierra Leone et Soudan du Sud
Liste Jaune- Angola, Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Cap-Vert, République du Congo, Tchad, République Démocratique du Congo, Guinée équatoriale, Gambie, Liberia, Malawi, Mali, Mauritanie, Sao Tomé-et-Principe et Zimbabwe

Source: selon les pays cités par The New York Times

Plusieurs raisons expliquent ces restrictions. D’abord, ces restrictions visent à lutter contre la migration illégale. Les nouvelles autorités américaines ont fait de la lutte contre l’immigration leur cheval de bataille. À ce titre, elles prévoient d’expulser plusieurs millions de migrants clandestins dont des ressortissants de presque tous les pays africains.

Ensuite, ces limitations visent à sanctionner certains pays en raison des manquements constatés qui pourraient inclure le défaut de communication d’informations sur les voyageurs entrants, des pratiques de sécurité prétendument inadéquates pour la délivrance des passeports dans ces pays, la vente de citoyenneté à des ressortissants de pays interdits d’entrées aux États-Unis,…

Par ailleurs, les restrictions concernent aussi les pays dont les ressortissants ont «un taux de dépassement de séjour légal» de 10%. Il s’agit ainsi de punir les ressortissant d’un pays du fait du non-respect de la durée de séjour par certains bénéficiaires du visa américain.

Ainsi, ce projet des restrictions de voyages en cours de préparation concerne beaucoup plus de pays que les restrictions imposées lors du premier mandat de Trump. Le président américain avait donné le ton dès son arrivée au pouvoir pour la seconde fois en demandant à son gouvernement d’identifier les pays dont les ressortissants devraient être interdits d’entrée aux États-Unis pour des raisons de sécurité, de geler le programme d’admission des réfugiés et d’établir une liste des expulsions de migrants en situation irrégulière.

Rappelons que lors de son précédent mandat, le président Trump avait signé, en 2017, un décret interdisant l’entrée sur le sol américain aux ressortissants de plusieurs pays dont des africains à travers le «travel ban». Quatre pays africains avaient fait les frais de cette décision: Somalie, Libye, Soudan et Tchad. En janvier 2020, il avait annoncé l’interdiction d’immigration à quatre pays africains: Tanzanie, Soudan, Érythrée et Nigeria. Toutefois, ces restrictions ont été levées par la suite après quelques discussions et certainement des concessions obtenues par la partie américaine..

À quelques semaines de la fin de son premier mandat en novembre 2020, Trump avait également imposé de nouvelles règles aux voyageurs venant de 15 pays africains et les obligeaient à déposer une caution de 15.000 dollars avant de se rendre aux États-Unis. Son successeur, Joe Biden avait tout simplement levé ces restrictions.

Par Kofi Gabriel
Le 18/03/2025 à 15h40