Paul Kagame, 66 ans, est le dirigeant de facto de ce pays de la Région des Grands Lacs depuis la fin du génocide de 1994. Il a été reconduit au pouvoir, avec plus de 90% des voix lors des élections de 2003, 2010 et 2017.
«Dans tout le pays, la date pour l’élection du président de la République et de 53 députés parmi une liste proposée par les organisations politiques ou pour les candidats indépendants est le 15 juillet 2024», a déclaré la Commission nationale électorale sur X (ex-Twitter).
Les candidats pourront faire campagne du 22 juin au 12 juillet, a-t-elle précisé.
Vingt-quatre femmes parlementaires, deux représentants des jeunes et un représentant des Rwandais souffrant de handicaps seront par ailleurs choisis par des collèges et comités électoraux le 16 juillet, a précisé la Commission.
En mars, le gouvernement avait annoncé que seraient organisés le même jour les scrutins présidentiel et législatif.
Paul Kagame avait fait part en septembre de sa candidature à un quatrième mandat. «Je suis heureux de la confiance que les Rwandais me témoignent. Je les servirai toujours, tant quand je le pourrai», avait-il dit au magazine francophone Jeune Afrique.
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Il a procédé à des amendements constitutionnels controversés qui lui ont permis d’obtenir un troisième mandat et pourraient lui permettre de gouverner jusqu’en 2034.
Il a été réélu à la tête de son parti, le Front patriotique rwandais (FPR), lors de son congrès national en avril.
«Vingt ans de plus»
Pour l’heure, seul le chef du Parti vert de l’opposition, Frank Habineza, a également annoncé sa candidature pour 2024.
Le Rwanda se présente comme l’un des pays les plus stables du continent africain, mais plusieurs groupes de défense des droits humains accusent Paul Kagame de gouverner dans un climat de peur, étouffant la dissidence et la liberté d’expression.
Le Rwanda est classé 131e (sur 180 pays) au classement mondial de la liberté de la presse 2023 établi par Reporters sans frontières.
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Kagame n’avait que 36 ans lorsque le FPR a chassé du pouvoir les extrémistes hutu, accusés d’être responsables du génocide qui a fait quelque 800.000 victimes selon l’ONU, principalement des Tutsi mais aussi des Hutu modérés, entre avril et juillet 1994.
Au cours de ses années au pouvoir, de nombreux opposants, y compris au sein de son parti, ont été emprisonnés, tués ou ont fui en exil.
En 2021, Paul Rusesabagina, héros du film «Hôtel Rwanda» et critique virulent de Kagame, a été condamné à 25 ans de prison pour «terrorisme», après son arrestation l’année précédente dans des circonstances troubles.
Libéré de prison en mars 2023 et envoyé aux États-Unis après une grâce présidentielle, Paul Rusesabagina a publié un message vidéo en juillet, affirmant que les Rwandais étaient «prisonniers dans leur propre pays».
Interrogé en juillet 2022 sur sa candidature à un nouveau mandat, Paul Kagame avait répondu: «J’envisage de me présenter pour 20 ans de plus, je n’ai aucun problème avec ça».