Frank Habineza devrait affronter le président Paul Kagame, qui dirige le Rwanda d’une main de fer depuis des décennies et qui a remporté un troisième mandat en 2017 avec près de 99% des voix.
Ancien chef rebelle, Kagame est considéré comme le dirigeant de facto du pays depuis la fin du génocide de 1994.
Habineza a été désigné, sans adversaire, par environ 200 membres du parti lors d’un congrès tenu à Kigali samedi.
«Nous continuerons notre lutte pour la démocratie, la liberté d’expression, la liberté des médias et les droits de l’homme», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse après le vote.
Kagame n’a pas déclaré son intention de se représenter une quatrième fois mais a veillé à l’adoption d’amendements constitutionnels controversés qui lui ont permis d’obtenir son troisième mandat et pourraient le voir diriger le pays jusqu’en 2034.
Le gouvernement a décidé en mars de synchroniser les dates des élections parlementaires et présidentielle, qui doivent se tenir en août 2024.
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Habineza s’est présenté contre Kagame à la présidentielle de 2017, arrivant à la troisième place avec un résultat inférieur à 1% des voix.
Sa formation, l’un des deux seuls partis d’opposition reconnus par le gouvernement, a remporté deux sièges au Parlement pour la première fois en 2018.
En 2017, Washington s’était dit «perturbé par des irrégularités» lors de l’élection présidentielle.
Plusieurs partis d’opposition - dont les Forces démocratiques unies (FDU) - ne sont pas officiellement reconnus et ne peuvent pas participer aux élections au Rwanda.
La dirigeante des FDU, Victoire Ingabire, a été arrêtée en 2010 alors qu’elle faisait campagne contre Kagame. Elle a été emprisonnée pendant huit ans pour terrorisme avant d’être libérée à la suite d’une grâce présidentielle. Le seul autre parti d’opposition reconnu par le gouvernement, le PS-Imberakuri, compte également deux députés au Parlement.