La campagne électorale pour cette présidentielle a démarré samedi dans plusieurs villes du Sénégal et durera jusqu’au 22 mars à minuit.
Les dix-neuf candidats tenteront durant ces deux semaines d’expliquer leurs programmes aux 7.033.854 électeurs, selon les données de la carte électorale.
Ce chiffre représente une augmentation de plus de 300 000 électeurs par rapport à l’élection présidentielle de 2019, remportée par Macky Sall, le chef de l’Etat sortant qui ne va pas se présenter pour un 3eme mandat et qui quitte le pouvoir le 2 avril prochain.
Pour cette élection, la carte électorale fait état de 6341 lieux de vote dans lesquels les citoyens accompliront leur devoir dans 15.633 bureaux de vote.
S’agissant des 338.040 Sénégalais inscrits à l’étranger, 367 lieux de vote sont mis à leur disposition ou ils voteront dans 807 bureaux de vote.
Les résultats provisoires du premier tour de la présidentielle seront proclamés au plus tard le 1er avril 2024 par la Commission nationale de recensement des votes, soit un jour avant la fin du mandat de Macky Sall.
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Dans les cinq jours francs suivant le dépôt d’une réclamation sur ces résultats, le Conseil constitutionnel statuera avant de proclamer les résultats définitifs du scrutin.
La date de la présidentielle au 24 mars 2024 a été fixée mercredi dernier par le président Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019. Le scrutin était prévu en prince le 25 février dernier, mais il a été reporté par le chef de l’Etat sortant.
Les candidats de l’opposition ont obtenu gain de cause après la saisine du Conseil constitutionnel pour l’organisation du scrutin avant la fin du mandat du président sortant, le 2 avril prochain. Les 7 Sages du Conseil ont rejeté toutes les propositions du dialogue national, organisé les 26 et 27 février, notamment celle de tenir l’élection le 2 juin.
Les dix-neuf candidats ou leurs représentants sont passés, tour à tour, vendredi et samedi, à la télévision publique nationale «RTS» pour enregistrer leur temps d’antenne et présenter leurs programmes aux téléspectateurs.
La coalition au pouvoir, emmenée par l’ex-Premier ministre, Amadou Ba, promet de perpétuer l’œuvre du Président Macky Sall, si elle réussit à faire élire son «candidat de la continuité».
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«Nous devons être debout pour consolider nos acquis. Si vous m’élisez le 24 mars, on m’installe le 02, le 04 avril on commence le travail», a dit dimanche Amadou Ba lors du lancement de sa campagne.
«Je me suis engagé à créer un million d’emplois dans les cinq ans à venir», a-t-il promis aux électeurs, lors du meeting d’ouverture de la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY, Unis pour l’espoir en wolof) à Guédiawaye, située au nord de la région de Dakar.
Le candidat de BBY fera face à d’autres candidats qui souhaitent proposer de nouvelles alternatives de gouvernance aux citoyens sénégalais. Amadou Ba qualifie certains de «candidats aventuriers» en taclant ceux de l’opposition d’«incompétents». «Ils sont incompétents, j’ai l’intime conviction qu’ils ne peuvent même pas diriger le pays pendant deux jours», lance-t-il devant ses partisans.
Parmi ces concurrents figure notamment la gérante d’une entreprise agroalimentaire, Anta Babacar Ngom, leader du mouvement de l’Alternative pour la relève citoyenne (Arc). Elle est la seule femme à rester en course après le retrait de la candidate Rose Wardini pour question de double nationalité.
Mme Ngom a démarré dimanche après-midi sa campagne électorale en sillonnant les grandes artères de la banlieue dakaroise dans le cadre de sa caravane dite «la Grande marche de la relève».
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On cite aussi le candidat Bassirou Diomaye Faye, l’un des principaux candidats, détenu depuis avril 2023 et soutenu par l’opposant Ousmane Sonko, emprisonné aussi depuis juillet. Ses partisans espèrent sa libération ainsi que celle d’autres prisonniers, à la suite du vote d’un projet de loi d’amnistie sur les infractions criminelles et correctionnelles commises entre 2021 et 2024 dans le cadre de manifestations politiques.
La coalition portée par Bassirou Diomaye Faye a enregistré récemment des ralliements d’autres acteurs politiques dont celui de Abdourahmane Diouf, candidat recalé dès l’étape du contrôle de parrainage. Ce dernier a annoncé, samedi, lors d’une conférence de presse, son soutien au «projet souverainiste» incarné par le parti dissous Pastef, créé en 2014.
Par ailleurs, la presse locale de ce lundi rapporte que des affrontements ont eu lieu dimanche à l’unité 7 des Parcelles Assainies de Dakar entre des partisans du candidat de la majorité présidentielle, Amadou Ba, et ceux de l’opposant Bassirou Diomaye Faye.
Des affrontements ont également éclaté entre des partisans du candidat Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, et ceux de Bassirou Faye, selon des médias locaux qui font état de blessés de part et d’autre et de dégâts matériels.