Un sommet sur la lutte contre ce groupe affilié à Al-Qaïda, qui mène une sanglante insurrection depuis plus de 15 ans, a réuni mercredi le président somalien Hassan Cheikh Mohamoud, ses homologues djiboutien et kényan, Ismaïl Omar Guelleh et William Ruto, et le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed dans la capitale somalienne Mogadiscio.
«Le Sommet s’accorde pour donner l’impulsion finale aux opérations conjointes dans les zones qui restent aux mains des terroristes et libérer complètement l’ensemble de la Somalie des shebab», ont annoncé ces dirigeants dans un communiqué.
Les participants sont «convenus de planifier et d’organiser conjointement une puissante campagne (...) de recherche et destruction des shebab sur plusieurs fronts visant (ses) principaux bastions stratégiques dans le sud et le centre de la Somalie», ajoutent-ils.
«Cette campagne urgente empêchera toute infiltration de futurs éléments (shebab) dans la région au sens large», soulignent-ils.
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Engagé dans une «guerre totale» contre ces islamistes, Hassan Cheikh Mohamoud a lancé ces derniers mois une offensive militaire contre les Shebab, qui combattent depuis 2007 le gouvernement fédéral soutenu par la communauté internationale.
Chassés des principales villes du pays en 2011-2012, ils restent solidement implantés dans de vastes zones rurales et mènent des attaques meurtrières en Somalie et au Kenya voisin.
En septembre, le président a envoyé l’armée soutenir des milices locales, connues sous le nom de «macawisley», qui s’étaient révoltées contre les shebab.
Cette offensive, appuyée par la force de l’Union africaine en Somalie (Atmis) - à laquelle participent le Kenya, l’Ethiopie et Djibouti - et des frappes aériennes américaines, a permis de reconquérir de vastes territoires dans le centre du pays.
L’armée somalienne a notamment annoncé le 17 janvier avoir repris, sans combat, le port d’Harardhere, contrôlé depuis 2010 par les shebab, dans une victoire qualifiée d’«historique».
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Mais les shebab continuent de mener des attentats sanglants, soulignant leur capacité à frapper au coeur des villes et des installations gouvernementales et militaires somaliennes.
Le 29 octobre, deux voitures piégées ont explosé à Mogadiscio, tuant 121 personnes et en blessant 333 autres, dans l’attaque la plus meurtrière menée depuis cinq ans dans le pays.
Le 22 janvier, au moins six personnes ont été tuées lors d’une attaque de quatre heures contre le bureau du maire de Mogadiscio, quelques jours après que sept soldats eurent été été tués dans un camp militaire dans une ville récemment reprise par l’armée.
Hassan Cheikh Mohamoud a annoncé fin décembre que de nouveaux contingents de soldats somaliens, entraînés en Erythrée, seraient déployés dans le cadre des opérations anti-shebab.