Ces voyages interviennent alors que l’organisation est-africaine, l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad) - dont l’Ouganda et l’Ethiopie sont membres, redouble d’efforts pour amener à la table des négociations le général Daglo, également connu sous le nom de «Hemedti», et le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhane.
Les deux hommes ne se sont jamais rencontrés depuis le début mi-avril de la guerre qui a plongé le Soudan dans le chaos et l’urgence humanitaire, faisant 12.000 morts, selon une estimation prudente du Armed Conflict and Event Data Project, et plus de 7 millions de déplacés, selon l’ONU.
«Le chef des Forces paramilitaires de soutien rapide (FSR) soudanaises, le général Mohamed Hamdane Daglo, arrive aujourd’hui à Addis Abeba», a annoncé le ministère éthiopien des Affaires étrangères dans un message sur X (ex-Twitter), accompagné de photos le montrant accueilli à sa descente d’avion par le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Demeke Mekonnen.
Il avait été reçu la veille par le président ougandais Yoweri Museveni.
Lire aussi : Soudan: les paramilitaires progressent dans le centre, inquiétude pour les civils
Dans un message posté sur X mercredi soir, il a dit avoir présenté lors de cette rencontre sa «vision d’engager des négociations, de cesser les hostilités et de reconstruire l’Etat soudanais sur des fondations nouvelles et justes».
«Après s’être rendu en Ouganda et en Ethiopie, Hemedti se rendra à Nairobi (la capitale kényane, ndlr) afin de tenter de rallier à sa cause les Etats-membres de l’Igad avant de se rendre à Djibouti pour y rencontrer le général al-Burhane», a déclaré à l’AFP une source proche des FSR.
Une rencontre sous l’égide de l’Igad envisagée jeudi à Djibouti a été «reportée à début janvier pour des raisons techniques», a annoncé mercredi soir le ministre djiboutien des Affaires étrangères dans un communiqué.
Lire aussi : Soudan: des cadavres dans les rues à Omdourman, violents combats au Darfour
De précédentes tentatives de médiation n’ont jusqu’à présent abouti qu’à de brèves trêves, qui ont systématiquement été non respectées.
L’Igad est composé de huit Etats membres (Kenya, Djibouti, Ethiopie, Soudan du Sud, Soudan, Somalie, Ouganda, Erythrée).
Ces dernières semaines, le conflit au Soudan s’est étendu à l’Etat d’Al-Jazira (centre-est), qui avait été jusqu’alors épargné et était devenu un refuge pour un demi-million de personnes.
Les très redoutées FSR, qui contrôlent la majorité de la capitale Khartoum, ont notamment pris Wad Madani, le chef-lieu de l’Etat qui faisait office de plaque-tournante pour l’aide humanitaire, et poursuivi leur avancée vers le sud.