Le gouvernement du Mali, dans le cadre de l’Alliance des États du Sahel (AES), entretient des discussions très avancées avec la Russie dans le domaine de la communication, plus précisément la télécommunication, a déclaré, jeudi 26 juin, à Kazan, le ministre de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’Administration, Alhamdou Ag Ilyene, l’un des dix membres du gouvernement qui accompagnent le président de la Transition lors de la visite officielle en Fédération de Russie.
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Dans le domaine stratégique de la communication satellitaire, le Mali et les autres pays de AES (Burkina Faso et Niger) ont de grandes ambitions. « Il s’agit précisément de la création d’une agence spatiale et du lancement de satellites. Les pays de l’AES sont en discussion avec la société Globe Cosmos de Russie pour pouvoir procéder à des lancements de satellites », a dit le ministre.
« En la matière, nous visons deux satellites essentiellement : un satellite de télécommunication qui va nous permettre de réduire les coûts de communication du téléphone, pour nos stations de radios et de télévisions, pour que nos bateaux, nos véhicules, nos avions puissent être connectés. Et avoir des frais de diffusion très réduits, une fois ces satellites acquis », a expliqué le ministre Ag Ilyene.
« Le second satellite concerne la télédétection terrestre qui va se consacrer à la surveillance du territoire, notamment les frontières, l’évolution urbaine, la protection de l’environnement, de la faune, veiller sur toutes les activités susceptibles de menacer le développement du pays », a expliqué le ministre chargé de la Communication.
Plusieurs missions techniques ont été effectuées en Russie cette année. Déjà en début d’année, le ministre de l’Économie et des Finances a évoqué une convention avec la partie russe sur un programme de formation de dix étudiants par an, pendant 4 ans dans les domaines spécialisés concernant les satellites.
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Également, un certain nombre de spécialistes y seront envoyés pour approfondir les connaissances et acquérir une certaine expertise en matière d’activité aérospatiale.
La visite officielle a permis surtout d’accélérer la concrétisation de tels projets ambitieux. « Cette mission nous a permis d’avancer. Nous sommes en parfaite harmonie avec le partenaire russe. Un projet de satellite a besoin d’un temps minimal de quatre ans. Le partenaire russe nous accorde des facilités sur certains besoins satellitaires au regard de sa grande expertise dans ce domaine. Les États de l’AES comptent en tirer un grand avantage», a confié le ministre Alhamdou Ag Ilyene avec beaucoup d’espoir.