INSAF s’adjuge 80 des 176 sièges de députés à l’Assemblée nationale avec une présence dans 36 circonscriptions au premier tour et la victoire dans toutes les communes de Nouakchott. Le principal parti de la majorité peut également compter sur les dizaines de sièges remportés par les partis alliés de la majorité. Lors de ce scrutin, la mouvance présidentielle a laminé l’opposition.
Autre fait notable, la déroute totale de l’opposition historique, à l’image du Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD) d’Ahmed ould Daddah et de l’Union des Forces de Progrès (UFP) de Ould Maouloud, qui se retrouvent sans députés, une première depuis l’avènement du multipartisme en Mauritanie, exception faite des périodes de boycott par les partis d’opposition.
Ces partis, désormais sans représentation à l’Assemblée nationale, dénoncent «la fraude électorale» et refusent de reconnaître les résultats.
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Brahim Bedda, directeur de la campagne nationale de l’Union des Forces Progrès (UFP/opposition), dénonce «l’incompétence de la commission électorale» dont il conteste l’indépendance.
Il déplore «la violation» de tous les points de l’accord passé entre le gouvernement, les 25 partis légalement reconnus et la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Cet accord porte sur le déroulement et la la gestion du vote.
Les griefs de Brahim Bedda concernent également la confection des listes électorales, la désignation des présidents de bureaux de vote et le refus de la remise des procès verbaux aux représentants des candidats. Le directeur de la campagne nationale de l’Union des Forces Progrès dénonce aussi l’impossibilité de vérification de l’identité des votants et le «comportement arrogant» de certains présidents de bureaux de vote.
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Mohamed Mahmoud ould Tolba, coordinateur du Parti HATEM à Nouakchott Ouest, développe un discours identique et remet en cause le retour en force des caciques des régimes Maaouya et Aziz, chargés de la gestion du processus électoral. Selon lui, ces derniers ont porté un préjudice à la démocratie.
Mohamed Mahmoud ould Tolba rappelle les déclarations partisanes du Premier ministre qui ont eu «un effet désastreux en dépit d’un rappel à l’ordre» et la mobilisation de tous les ministres à Nouakchott… et surtout l’existence de la fraude, reconnue par la CENI. Un un ingénieur en informatique aurait même manipulé les votes en faveur d’un candidat de Nouakchott.
Tout cela montre que «les résultats d’INSAF ne correspondent pas à la volonté des électeurs»... avancent les opposants historiques qui demandent tout simplement l’annulation du scrutin.