Incarcéré depuis le 17 avril, M. Ghannouchi, 82 ans, «a décidé d’entamer une grève de la faim de trois jours pour dénoncer des poursuites politiques arbitraires et sans fondements contre les opposants», a indiqué Imed Khemiri, porte-parole d’Ennahdha.
«C’est en soutien aussi à la grève de la faim entamée par Jawhar Ben Mbarek», un opposant connu de la gauche, responsable au Front de salut national (FSN), principal coalition de l’opposition en Tunisie.
M. Ben Mbarek, critique virulent du président Kais Saied, arrêté depuis le 24 février, observe une grève de la faim depuis quatre jours pour dénoncer sa détention «injuste», selon sa soeur, l’avocate Dalila Masaddek.
«Face à la détermination du pouvoir à écarter les opposants par des dossiers judiciaires sans fondements, il ne reste aux prisonniers politiques que de militer avec la grève de la faim», a déploré pour sa part M. Khemiri.
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M. Ghannouchi a entamé sa grève de la faim «pour défendre la demande de libération de tous les prisonniers politiques et lever cette injustice à leur encontre», a affirmé le parti Ennahdha dans un communiqué publié vendredi.
Le chef de ce mouvement a été arrêté en avril après avoir déclaré que la Tunisie serait menacée d’une «guerre civile» si les partis de gauche ou ceux issus de l’islam politique comme le sien, y étaient éliminés.
Le 15 mai, il a été condamné à un an de prison pour «apologie du terrorisme» dans le cadre d’une autre affaire.
Il est le plus célèbre opposant emprisonné depuis le coup de force du président Saied qui s’est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021.