Le limogeage de Makram Ben Mna, président de la Commission nationale de conciliation pénale, a été annoncé par un décret publié dans le Journal officiel.
M. Ben Mna, en poste depuis novembre 2022, semble ainsi payer l’échec de cette instance, projet phare du président Saied, à renflouer les caisses de l’Etat avec les importantes sommes d’argent espérées.
Le sort de M. Ben Mna semblait scellé depuis une visite effectuée en son absence par M. Saied au siège de la Commission. Au cours de cette visite, le chef de l’Etat a déploré son «laisser-aller» et constaté que «rien n’a encore été fait» pour récupérer des fonds publics spoliés, estimés selon un rapport officiel à 13,5 milliards de dinars (4,1 milliards d’euros).
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Le projet de réconciliation pénale, annoncé en mars 2022 dans un décret paru dans le Journal officiel, vise à substituer aux poursuites judiciaires, condamnations et sanctions frappant ou dont sont passibles les auteurs de crimes économiques, «le versement de sommes d’argent ou la réalisation de projets nationaux, régionaux ou locaux».
Il concerne les personnes impliquées dans des crimes en relation avec l’argent public, la fiscalité, le blanchiment d’argent, la douane, le marché monétaire et les pots-de-vin.
Plus de 30 organisations locales et internationales avaient alors appelé, en vain, à sa suspension, estimant qu’il «instaure l’impunité et occulte la vérité».
Le limogeage de M. Ben Mna a été annoncé alors que la Tunisie est en proie à une grave crise financière et que ses négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) pour un prêt de près de deux milliards de dollars piétinent depuis plusieurs mois.