Le chef de l’Union populaire républicaine, un parti de gauche opposé au président Saied, avait été arrêté le 3 juillet pour des soupçons de corruption financière.
Outre la peine de prison, M. Mrahi qui avait annoncé sa candidature début avril, a écopé d’une interdiction à vie de se présenter à tout scrutin, ont rapporté plusieurs médias, dont la radio Mosaique FM et le site d’information Businessnews.
Plusieurs personnalités politiques ayant annoncé leur candidature sont poursuivies en justice ou en prison comme Abir Moussi, la cheffe du Parti destourien libre, farouche opposante de M. Saied.
Le président, qui accapare tous les pouvoirs depuis un coup de force à l’été 2021, n’a pas encore annoncé son intention de briguer un deuxième mandat le 6 octobre prochain, mais ses partisans sont convaincus qu’il sera dans la course.
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Parmi les autres candidats emprisonnés, Issam Chebbi, chef du parti d’opposition Al Joumhouri, arrêté le 25 février 2023 pour «complot contre la sûreté de l’Etat», a retiré jeudi sa candidature faute d’avoir pu obtenir les formulaires de parrainages, selon son parti.
Egalement candidat, l’ancien ministre Abdellatif Mekki, chef du parti Travail et réalisation, et ex-dirigeant du mouvement islamo-conservateur Ennadha, a été interdit le 12 juillet de quitter le territoire et de déclarations publiques par un juge d’instruction qui l’auditionnait pour la mort en 2014 d’une figure politique.
L’ONG Amnesty International a dénoncé cette semaine un «durcissement de la répression contre l’opposition» en Tunisie après l’arrestation du secrétaire général d’Ennadha, Ajmi Ouirimi, et de deux membres du parti, lors d’un contrôle routier. Ennahdha, qui a dominé la vie politique tunisienne après la Révolution de 2011 et l’avènement de la démocratie, est la bête noire de M. Saied.
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«Ces arrestations sont particulièrement préoccupantes à l’approche de la présidentielle», a déploré Amnesty qui a dénoncé des «arrestations arbitraires de journalistes, d’avocats, militants et responsables politiques, mais aussi sape systématique de l’indépendance de la justice».
Les autorités «doivent se détourner de cette voie répressive et placer les droits humains au premier plan et au centre de l’action gouvernementale», selon la même source.
De son côté, l’ONG tunisienne I Watch a dénoncé des «procédures compliquées» pour le scrutin d’octobre, notamment pour les postulants se trouvant en détention préventive, ainsi qu’«une absence méthodique de transparence» de l’Instance organisant les élections (Isie).