Des milliers de manifestants ont répondu à l’appel de la Coalition nationale des associations de veille citoyenne, ce mardi 28 janvier 2025, à la place de la Nation à Ouagadougou. Plusieurs d’entre eux, pancartes en main, ont dit célébrer le début d’un nouveau chapitre avec le retrait définitif de l’AES de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
«L’AES a décidé de prendre son envol et de se développer par lui-même. Nous voulons juste demander aux autres pays de la Cedeao de ne pas chercher à entraver cette marche historique», souhaite Ayo Soumaïla Azenwo, président de African Initiative, une organisation de la société civile et manifestant pour l’occasion.
Deux jours avant la manifestation, les ministres de l’AES s’étaient réunis à Ouagadougou pour discuter des contours du retrait définitif de l’AES de la Cedeao et des pistes de la collaboration future entre les deux organisations. Pour organiser ce retrait, l’AES a annoncé la mise en circulation des nouveaux passeports de son espace dès le 28 janvier 2025.
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Oscibi Johann, un manifestant, estime que cette étape marque un tournant décisif pour les pays de l’Alliance dans leur quête de souveraineté. «Aujourd’hui, le 28 janvier 2025 est une date historique pour notre souveraineté, pour notre sécurité. Nous sommes ici à la place de la Révolution pour dire que nous encourageons nos chefs d’État à continuer le combat pour la sécurisation de nos pays», affirme Ocibi Johann, une autre manifestant.
Et puisque les pays de l’Alliance n’entendent plus siéger dans les instances de la Cedeao, tout est joué pour Somda, qui a réitéré qu’il appartiendra aux populations de l’AES de juger leurs dirigeants. «L’AES a déjà tracé son chemin. Faire un pas en arrière serait pour nous un péché», résume Somda. Le Premier ministre, Jean Emmanuel Ouédraogo et le nouveau président de la Commission nationale de la Confédération des États du Sahel (CN-CES), Bassolma Bazié, ont pris part à l’événement.
La Cedeao, qui n’a jamais paru aussi fragile et dont l’avenir semble incertain, a décidé de «maintenir les portes de la Cedeao ouvertes au dialogue», dans un communiqué publié mercredi matin.