M. Lungu était hospitalisé pour un traitement spécialisé dans une clinique de Pretoria, a indiqué son parti politique, le Front patriotique, dans un communiqué.
«Mon père était sous surveillance médicale ces dernières semaines», a confirmé sa fille Tasila Lungu-Mwansa, élue à l’Assemblée nationale du pays, dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux.
«Son état a été géré dans la dignité et l’intimité», a-t-elle ajouté, sans préciser la cause exacte de son décès.
M. Lungu souffrait d’achalasie récurrente, une affection neurologique de l’œsophage, pour laquelle il avait déjà été soigné en Afrique du Sud.
Militaire de formation et avocat, il était devenu le sixième président zambien en 2015 après le décès de son prédécesseur Michael Sata.
Pendant qu’il faisait campagne pour la fonction suprême de ce pays d’Afrique australe vaste mais peu peuplé (environ 19 millions d’habitants), il s’était décrit comme un «Zambien ordinaire aux origines modestes».
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M. Lungu avait remporté de peu une présidentielle en 2016 face à Hakainde Hichilema, du Parti uni pour le développement national (UPND), après une violente campagne entachée d’affrontements entre les deux camps.
Il avait promis d’unir le pays et de reconstruire son économie.
Selon l’ONG Amnesty International, la présidence de M. Lungu a mené la Zambie au bord du gouffre, avec une «violente répression des droits humains» et des «attaques éhontées contre toute forme de dissidence».
Sur le plan social, il s’était montré conservateur, estimant par exemple que les droits des personnes LGBT+ étaient un concept «étranger».
Né en 1956 à Chadiza, dans l’est de la Zambie, M. Lungu appartenait à l’ethnie nsenga, mais il se décrivait souvent comme non tribal.
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Il avait quitté la présidence en 2021 après la victoire électorale écrasante de Hakainde Hichilema, l’actuel président. Il avait déclaré envisager de se présenter à nouveau aux élections de 2026.
Le président Hichilema a exprimé son «profond chagrin» sur les réseaux sociaux, appelant les Zambiens à se rassembler «au-delà des affiliations politiques ou des convictions personnelles».
Edgar Lungu a aussi été accusé de s’être perdu dans de lourds projets d’infrastructures et d’avoir surendetté la Zambie auprès de la Chine (à hauteur de 4,1 milliards de dollars), son principal bailleur de fonds, qui construit aéroports, routes, écoles, usines et même postes de police dans ce pays.