Le Sénégal continue d'irriter Israël et invite le ministre palestinien de l'Enseignement

Le divorce est finalement consommé entre le Sénégal et Israël.

Le divorce est finalement consommé entre le Sénégal et Israël. . DR

Le 05/01/2017 à 19h29, mis à jour le 05/01/2017 à 19h54

Afin de renforcer la coopération entre le Sénégal et la Palestine dans le domaine de l’Enseignement supérieur, le ministre sénégalais de l’Enseignement supérieur et de la recherche accueille, le samedi 7 janvier son homologue palestinien.

Alors qu'Israël ne décolère pas d'avoir vu le Sénégal rompre avec sa position de neutralité diplomaique sur la question palestinienne, voilà que Mary Teuw Niane invite son homologue palestinien. Dans deux jours, ce dernier sera à Dakar. Au menu de cette rencontre, la présentation du système universitaire sénégalais au ministre palestinien de l’Enseignement supérieur. Il est également prévu, lors de cette rencontre qui se tiendra au ministère situé à l’Immeuble Fatou Nourou Diop de l’allée Papa Guèye Fall, la signature d’une convention de partenariat par le professeur Mary Teuw Niane et son homologue palestinien.

Le Sénégal affiche ainsi la couleur suite au froid diplomatique survenu après le vote de la résolution 2334 du Conseil de sécurité des Nations unies pour l’arrêt des constructions israéliennes en terre palestinienne. Cette décision a poussé le Premier ministre Israélien, Benjamin Netanyahu, à suspendre toute coopération avec le Sénégal. L’ambassadeur d’Israël à Dakar a même été rappelé pour consultation et la visite en Israël de Mankeur Ndiaye, ministre sénégalais des Affaires étrangères, auparavant prévue ce mois de janvier, est annulée.

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Benjamin Netanyahu n’y est pas allé par quatre chemins. Il a annulé les lettres de créance de l’ambassadeur sénégalais au Caire. Il a même qualifié «de coup honteux anti-Israël» l'initiative du pays qui dirige depuis 1960 la Commission des Nations Unies sur la question palestinienne. Il porte également l’accusation sur l’administration du président Obama. «Nous n’avons pas de doute que l’administration Obama est derrière cela. Elle a coordonné les textes et les a fait passer», avait-il dénoncé.

Ces prétendues sanctions contre le Sénégal, pour faire plaisir à l’opinion publique israélienne, auront cependant des conséquences très négligeables. En effet, la coopération entre les deux pays est à l’état embryonnaire. «Qu’avons-nous à perdre en cas de retrait de l’aide israélienne, bien trop conditionnelle et relativement modeste ?», s’était même interrogé Fadel Dia, un écrivain blogueur sénégalais, dans une publication du 27 décembre 2016.

Le président Abdou Diouf, qui avait rétabli, en 1995, les relations diplomatiques entre le Sénégal et l’Etat juif avait certes fait preuve de courage politique, mais n’avait rien, ou presque, à y gagner. Notons que les relations diplomatiques entre l’Israël et certains pays de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), actuelle Union africaine (UA), avaient été gelées en 1973 pour soutenir leurs alliés arabes suite à la guerre de 6 jours.

Au total, 10 pays comme la France, la Chine, la Russie, la Grande-Bretagne, l’Espagne, l’Egypte, le Japon, l’Ukraine, l’Angola, l’Uruguay, la Nouvelle-Zélande et le Sénégal ont été favorables à l’adoption de cette résolution.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 05/01/2017 à 19h29, mis à jour le 05/01/2017 à 19h54