Les femmes nigérianes seraient devenues subitement plus violentes ou bien les hommes ont-ils décidé enfin de rompre l'omerta? La question est posée par les médias qui rapportent les chiffres publiés en conférence de presse par le procureur de l'Etat de Lagos concernant les violences domestiques. Depuis le début de l'année, entre janvier et août, ce sont quelque 55 cas de violences faites aux hommes par leurs propres épouses qui ont été enregistrés dans l'Etat qui abrite la capitale économique de la Fédération nigériane. L'année dernière à la même époque, seuls 14 cas avaient été enregistrés, rapporte la BBC Afrique, citant les autorités judiciaires.
Dans la réalité, beaucoup pensent que ces chiffres sont l'arbre qui cache la forêt et que les cas de violences domestiques avec des victimes masculines sont beaucoup plus nombreux. Bien souvent, les hommes ont honte de porter plainte et cela ne dépasse pas le cercle familial.
Le Nigeria n'est pas non plus le seul pays africain concerné par ces cas de violences faites à la gent masculine, même si ailleurs les statistiques sont extrêmement rares. Il n'empêche que la presse fait souvent cas de violence extrême conduisant à la mutilation voire au meurtre de l'époux. L'année dernière, en novembre au Sénégal, la presse avait largement relayé le cas de la dame Khady Sow qui avait versé de l'huile chaude sur son mari.
Cependant, ces cas médiatisés ne doivent pas faire oublier le fait que les femmes sont les principales victimes des violences domestiques. D'ailleurs, lors de sa conférence de presse, le procureur de Lagos a rappelé qu'il y avait 852 cas de violences domestiques ou violences assimilées, ce qui montre bien que les hommes occupent une part marginale dans ces tristes chiffres.