Kiosque le360afrique. Si Macky Sall a presque l' âge et la fougue de son homologue gambien, le "vieux père" Alpha Condé fait encore preuve d'une sagesse bien africaine qui montre, si besoin est, qu'en Afrique plus on est âgé mieux on doit être écouté. Le président guinéen est la seule voix discordante au sein de la CEDEAO concernant la Gambie. Il vient de déclarer son opposition à toute intervention militaire comme le projette l'organisation sous-régionale. Selon le sage professeur guinéen, il est important de "rassurer le président sortant gambien pour le pousser à accepter de partir."
Gambie: le Sénégal prendra "la direction de l'intervention militaire", selon Marcel de Souza
Il s'agit là d'une position singulière qui tranche avec celle des 13 autres chefs d'Etat qui n'acceptent pas de discuter avec Yahya Jammeh. Pour Alassane Ouattara de Côte d'Ivoire, il n'est même pas question de laisser planer le doute. Selon lui, le 19 janvier prochain, le président élu Adama Barrow sera bel et bien investi à la tête de la République islamique de Gambie.
"Nous sommes engagés et déterminés à appliquer les vœux du peuple gambien qui a élu Adama Barrow. Toutes les mesures nécessaires ont été développées -nous ne pouvons les rendre publiques- afin qu'il prenne ses fonctions le 19 janvier", a déclaré Ouattara mi-décembre, rappelle le site Ivoire Matin.
C'est un langage assez proche de celui de Macky Sall, président sénégalais, qui a été désigné par ses pairs présidents pour mener la force d'intervention de la CEDEAO en cas de besoin. Mais évidemment, même Macky Sall voudrait que l'on puisse faire entendre raison à Jammeh avant d'en arriver à l'option ultime de l'intervention armée.
Car, le président sénégalais le sait, une intervention armée en Gambie risque de mettre le feu aux poudres en Casamance. Yahya Jammeh qui est Jola, donc de la principale ethnie des rebelles casamançais, a toujours été le soutien des Forces démocratiques de Casamance (MFDC). Cette rébellion réclame l'indépendance de trois des régions sénéglaises du sud du pays. C'est pourquoi beaucoup d'observateurs estiment que la sagesse d'Alpha Condé est à prendre en compte dans la résolution de cette crise post-électorale.