Sénégal: Toumba, l'auteur présumé du massacre de Conakry arrêté à Dakar après 7 ans de cavale

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Le 20/12/2016 à 10h30, mis à jour le 20/12/2016 à 12h35

L'homme qui avait tiré sur Moussa Dadis Camara a été arrêté en fin de semaine dernière à Ouakam, dans un quartier huppé difficile d'accès de la capitale sénégalaise, non loin du Monument de la renaissance africaine, après sept ans de cavale.

On l'imaginait en Chine, en Europe, au Mali ou dans un trou perdu en Guinée forestière, mais pas au Sénégal. En réalité, c'est bien dans la capitale sénégalaise qu'Aboubacar Sidiki Diakite, dit Toumba, l'ancien aide de camp de Moussa Dadis Camara avait trouvé refuge. Durant les sept ans qu'ont duré sa cavale, il en a passé cinq sur le territoire sénégalais. Toumba est l'un des principaux accusés dans le massacre du stade de Conakry en 2009 que la justice intruit toujours. 

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Il vivait dans le quartier de Ouakam, derrière le Monument de la renaissance africaine, sous la fausse identité de Aboubacar Barry. Pour mieux passer inaperçu, l'homme se faisait discret et avait subi un relifting, changeant de look. Le voisinage le décrit comme quelqu'un de "sympathique, sociable, mais discret".

D'après le quotidien L'Observateur, qui retrace le film de son arrestation, c'est en fin de semaine dernière que les gendarmes de la section de recherche de Colobane sont venus le cueillir dans son appartement. Ceci après plusieurs mois de filature. "Nous avons observé un ballet incessant de gendarmes. C'est allé très vite et finalement nous les avons aperçu conduire sous bonne escorte celui que nous appelons Aboubacar Barry", explique un témoin oculaire de l'arrestation.

Conduit dans les locaux de la Section de recherche de Colobane et interrogé par les limiers, Toumba aurait dit aux gendarmes avoir ouvert le feu sur l'ancien putschiste guinéen parce que ce dernier tentait de lui faire porter l'entière responsabilité du massacre du 28 septembre 2009 au stade de Conakry. En tout cas c'est ce que révèle L'Observateur, citant des "sources concordantes". Il aurait même expliqué avoir voulu sauver les leaders de l'opposition présents au "stade du 28 septembre" lors de cette tragédie. 157 personnes avaient été massacrées, des dizaines de femmes violées...

Sous le coup d'un mandat d'arrêt international émis par les autorités guinéennes, Toumba Diakite sera probablement extradé vers son pays d'origine. 

Par Ibrahima Diallo (Dakar, correspondance)
Le 20/12/2016 à 10h30, mis à jour le 20/12/2016 à 12h35