L’Administration fiscale sénégalaise a mobilisé 1032 milliards de francs CFA (1,5 milliard d’euros) de recettes en 2015, d’après Cheikh Ahmed Tidiane Bâ, Directeur général des impôts et domaines (DGID).Avec ce montant, le Sénégal a fait «des pas de géant», estime Bâ qui s’exprimait lors de l’ouverture du Séminaire international du Centre de rencontres et d’études des dirigeants des administrations fiscales (CREDAF) et de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).Cette rencontre qui se tient du 15 au 19 février à Dakar porte sur le thème: «Les prix de transfert et l’échange de renseignements». Son objectif est de «consolider et de mutualiser» les bonnes pratiques fiscales entre les vingt-deux pays membres du CREDAF.Pour Bâ, les Administrations fiscales doivent relever le défi de l’établissement de règles susceptibles de garantir une imposition équitable des bénéfices réalisés par les multinationales et la mise en place de mécanismes de contrôle à travers les échanges de renseignement.Ce qui, poursuit-il, passe par la mise à niveau des Administrations fiscales en matière de renforcement de capacités d’analyse fonctionnelle des activités des sociétés multinationales.Birima Mangara, ministre sénégalais du Budget, préconise, dans le même sillage, «une réponse adéquate» face aux procédés d’évasion fiscale. «Dans un contexte d’internationalisation des activités des entreprises et de grande mobilité des capitaux, la maîtrise des bases d’imposition est devenue une problématique partagée par l’ensemble des Etats», explique-t-il, soulignant que les réponses isolées apportées par les juridictions nationales ont montré leurs «limites».A ses yeux, la seule manière de lutter efficacement contre les pratiques de transferts illicites de bénéfices qui privent les budgets des Etats de recettes non négligeables, c’est le renforcement de la coopération entre Etats.«Nos gouvernements ont besoin de définir et d’appliquer une politique fiscale juste, équitable, mais surtout rentable d’un point de vue budgétaire […] pour avoir des marges budgétaires plus importantes afin de faire face aux besoins de financement de du développement», estime le ministre.
Le 17/02/2016 à 11h53