La capitale sénégalaise abrite depuis hier, le premier Forum africain sur le business halal. Cet important rendez-vous qui se tient du 3 au 5 mars courant attire de nombreux opérateurs de la niche halal.Présent à cette rencontre, aux côtés de participants venus de la communauté islamique entière, le ministre délégué marocain en charge du Commerce extérieur, Mohamed Abbou, a vanté la stratégie de son pays en matière de promotion du business halal.Selon lui, le Maroc a enregistré d’importantes avancées dans le halal avec une croissance régulière de 12% par an depuis 2004. Il a souligné que le royaume compte plus de 70 entreprises labellisées halal. Cette labellisation permet au pays de renforcer son offre de produits halal et de développer l’exportation.Le Premier ministre sénégalais, Mahammad Boun Abdallah Dionne, a invité les pays musulmans à s’inspirer de l’exemple marocain en développant une approche coordonnée pour harmoniser les règles de certifications des produits, l'une des principales contraintes au développement de ce marché en Afrique.Estimé à plus de 670 milliards de dollars dans le monde (environ 402.000 milliards de francs CFA) avec une croissance annuelle de l’ordre de 15%, le marché du halal est l’un des plus prometteurs dans le monde. Le Pr. Khadiyatoulah Fall, président du Salon international du business halal (SIBH), organisateur du Forum de Dakar, estime que des pays à économie rurale comme le Sénégal ont une énorme carte à jouer dans ce marché.En effet, avec une population musulmane estimée à 1,6 milliard de personnes dans le monde, le halal ne représente que 16% du marché de la consommation mondiale. Donc, la marge de progression est considérable. «Le marché n’est pas encore saturé et nos pays doivent avoir l’ambition d’y occuper une place», a expliqué Fall.Poursuivant son intervention, il a listé les atouts de l’Afrique dans ce marché : des terres abondantes, de l’eau, du soleil et des travailleurs compétents. Bref, «tout est réuni» pour que le business halal puisse éclore au Sénégal et en Afrique.Mais comme l’a si bien dit le Premier ministre Dionne, «le halal, c’est avant tout du business». Et il n’est donc pas l’apanage des pays musulmans. Pour preuve, l’Afrique du Sud, dont la population n’est pas majoritairement musulmane, a su se hisser au rang de leader en Afrique dans le business halal.
Le 04/03/2016 à 19h22