Premières empoignades australo-américaines autour du pétrole sénégalais. La modeste compagnie australienne FAR n’entend pas se laisser faire par rapport à ses droits de préemption sur 35% détenus par l’Américain ConocoPhilips sur trois permis pétroliers au Sénégal.
Le 14 juillet 2016, ConocoPhilips a annoncé la vente future de la totalité du capital de sa filiale sénégalaise à Woodside, autre compagnie australienne intéressée par les récentes découvertes. Valeur de cette transaction potentielle : 430 millions de dollars.
Les permis concernés sont ceux de Rufisque Offshore, Sangomar Offshore et Sangomar Offshore Profond, tous autour de la région de Dakar. Or, les entreprises partenaires, à savoir ConocoPhilips, FAR et l'Ecossaise Cairn Energy et l'Etat du Sénégal sont liés par un pacte d'actionnaires. Si l'un d'eux décide de vendre, les autres ont un droit de préemption.
Un potentiel supérieur à 1200 jours de production nigériane
En réalité, la valeur de la transaction est de 350 millions de dollars, les 80 supplémentaires étant un droit de préemption qui devrait donc aller à l'un des partenaires, y compris l'Etat du Sénégal. Si FAR veut exercer son droit de préemption c’est sans doute parce qu’elle estime la valeur de 80 millions de dollars trop faible, eu égard au potentiel pétrolier et gazier des zones concernées.
Pour rappel, outre les 35% détenus par ConocoPhilips, la société écossaise Cairn Energy détient 40% des trois blocs, alors que FAR et l’Etat du Sénégal possèdent respectivement les 15 % et 10% restants.
La levée de bouclier de FAR, qui a diffusé un communiqué hier mardi 23 août 2016, semble liée à l’annonce récente de réévaluation à la hausse des réserves de pétrole par Cairn Energie. Le potentiel du champ SNE concerné serait supérieur à 2,7 milliards de barils de pétrole, soit l’équivalent de 1200 jours de production du numéro un africain, le Nigéria.