En Conseil des ministres ce mercredi 31 mai, le gouvernement a adopté le projet du Code de la presse. Le gouvernement consent ainsi à satisfaire une éternelle revendication des professionnelles de l’information. En même temps, l’aide à la presse tant réclamée par les groupes de presse en situation délicate sera payée cette semaine.
Dans la longue marche du Sénégal vers la démocratie avec ses deux alternances en 2000 et en 2012, la presse a été d’un apport considérable. Sans aucun doute, la liberté d’expression est-elle une réalité au Sénégal. Aussi, le retard mis par le gouvernement dans l’adoption du Code de la presse commençait-il à étonner les patrons de presse, les journalistes et les techniciens de la communication.
Après moult hésitations et renoncements, le gouvernement du Sénégal s’est donc résolu à mettre fin à cette anomalie. Au grand bonheur des professionnels de l’information, le gouvernement a adopté le Code de la presse. Les journalistes et les autres professionnels affiliés au domaine vont ainsi bénéficier d’un cadre juridique dans lequel ils pourront exercer leur métier.
Avec l’ascension fulgurante qu’ont connue les médias durant cette dernière décennie, avec le développement de la presse en ligne depuis les années 2000, la loi de 1996 régissant la presse avait fini par être dépassée.
Après son adoption par le gouvernement, le projet de loi portant sur le Code de la presse va ainsi être soumis à l’Assemblée nationale en procédure d’urgence.
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Toutes les dérives connues dans l’exercice du métier de journaliste vont ainsi être rectifiées par l’adoption du Code de la presse après sa présentation par le secrétaire d’Etat à la Communication.
Il y a deux semaines, ce texte avait été présenté en Conseil des ministres. Cependant, quelques rectificatifs avaient été suggérées par ledit Conseil. Par cet acte, le gouvernement s’acquitte, il faut le reconnaître, d’un de ses engagements envers la presse. Rappelons toutefois que la rédaction de ce Code de la presse avait été entamée en 2008, au moment où l’ex-président Abdoulaye Wade était au pouvoir.
Concernant l’aide à la presse qui tardait à être payée, elle sera remise cette semaine. En effet, quelques jours après la marche organisée, le 3 mai dernier, par la Coordination des associations de presse (CAP), cette dernière avait sorti un communiqué. Elle y accusait le gouvernement d'avoir «bloqué le paiement de l’Aide à la presse pour réprimer à sa façon la marche organisée le 3 mai 2017». Elle dénonçait, une fois de plus, la précarité dans laquelle travaille la presse au Sénégal.
Ces propos avaient été démentis par le secrétaire d’Etat à la Communication. «Le ministère avait déjà bouclé le processus de répartition des aides depuis fin avril, et les chèques allaient être payés par le Trésor public», avait rétorqué celui-ci.