Le Haut Conseil des collectivités locales, une nouvelle institution créée en vertu de la dernière révision constitutionnelle, va compter 150 membres, soit le même nombre de députés, dont plus de la moitié seront nommés par le président Macky Sall. Suffisant pour que certains Sénégalais y voient une exhumation «déguisée» du Sénat qui avait disparu de l’architecture institutionnelle et dont l’utilité était fortement contestée.«Les personnes qui sont concernées par certaines suggestions sont déjà des élus locaux. Il y aura une proportion d’individus qui seront nommées au regard de leurs propres qualités, de leur expertise ou de l’utilité qu’elles pourront jouer dans cette Chambre consultative. 70 à 80 membres seront nommés par le chef de l’Etat», a expliqué Seydou Guèye, le porte-parole du gouvernement, sur les ondes d’une radio dakaroise.Le Haut conseil des collectivités locales, qui sera dirigé par Ousmane Tanor Dieng, le secrétaire général du Parti socialiste (PS), d’après certains médias, sera la deuxième chambre consultative, après la Conseil économique, social et environnemental (CESE).Selon le pouvoir, le Haut conseil des collectivités locales vise à «donner un ancrage constitutionnel à la décentralisation et à l’option fondamentale de territorialisation des politiques publiques découlant de l’Acte III de la décentralisation».Mais pour ses détracteurs, cette assemblée «budgétivore» de plus, est un cadeau inestimable à une industrie de la transhumance politique. Autrement dit, une manière de «caser» des alliés politiques dont on ne sait quoi faire.
Le 10/06/2016 à 14h02, mis à jour le 10/06/2016 à 14h02