L’élection des membres du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) divise l’opposition. Ainsi, si le Parti démocratique sénégalais (PDS), fort de sa «réconciliation» avec le pouvoir depuis la libération de Karim Wade, se prépare activement pour participer à ces joutes électorales, «Rewmi», le parti de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, a opté pour le boycott.
«La décision unanime qui a été prise, c’est d’ignorer purement et simplement cette élection qui n’est que le prolongement du référendum scandaleux de Macky Sall rejeté par deux Sénégalais sur trois, soit par abstention, soit en votant non», indique «Rewmi» dans un communiqué sanctionnant la réunion de son decrétariat national de ce mercredi 10 août.
Idrissa Seck et ses camarades disent ne pas pouvoir participer à une élection qui va aboutir à la mise en place d’une «institution budgétivore et inutile», considérant que les priorités sont ailleurs.
Le «Grand Parti» de Malick Gackou semble, lui aussi, s’acheminer vers le boycott. En tout cas, c’est ce que demande sa jeunesse féminine qui considère que le HCTT n’aura «aucun impact sur la jeunesse et son budget aurait pu servir à construire des écoles, des universités, résoudre la crise scolaire ou encore financer l’entreprenariat des jeunes».
Ces prises de positions ne sont, en réalité, que le prolongement des divisions notées lors du référendum constitutionnel de mars derniern référendum qui a conduit à la création de cette chambre consultative très contestée par une partie de la classe politique, mais aussi par beaucoup de citoyens.
Même le camp du pouvoir n’est pas épargné par ces divisions. Alors que les élus de l’Alliance pour la République (APR) de Macky Sall se déchirent sur la constitution des listes, les autres partis alliés font connaître leurs exigences. Le choix des candidats de la coalition gouvernementale «Benno Bokk Yakaar» fait actuellement l’objet d’intenses tractations.
Mais le temps presse. Le ministre de l’Intérieur, chargé de l’organisation des élections, a fait savoir que le dépôt des dossiers de candidatures sera «clôt» ce dimanche 14 août à minuit.
Pour rappel, le HCCT va compter 150 membres dont 80 élus au suffrage indirect, selon les modalités définies par le code électoral, et 70 nommés par le Président de la République parmi des personnalités «bien au fait des réalités des territoires».