C’est hier que le Conseil de discipline de la Fonction publique devait auditionner -et éventuellement écarter- Ousmane Sonko, l’inspecteur principal des impôts et domaines, suspendu par sa hiérarchie après ses graves révélations sur le régime de Macky Sall. Finalement, l’audition du haut fonctionnaire n’a pas eu lieu à cause d’une bataille de procédure.
En effet, pour sa défense, Sonko avait constitué un pool de cinq avocats, mais une fois sur place, le directeur du Conseil de discipline de la Fonction publique leur a fait savoir que l’accusé n’avait droit qu’à un seul avocat. Pour protester contre cette décision «d’une extrême gravité», les 5 conseils de Sonko ont décidé de bouder le procès, entrainant de fait son ajournement.
Mais cela n’a pas empêché l’Inspecteur principal des impôts et domaines, et non moins leader d’une formation politique (PASTEF), de réitérer ses déclarations au vitriol contre le président Macky Sall et son régime. «Depuis le début, toute la procédure est nulle. C’est un dossier politique piloté par Macky Sall», a-t-il déclaré à la presse.
Ousmane Sonko est convaincu que ce procès n’est qu’un «règlement de compte politique». Le plan ourdi, nourri au cœur du palais, est la radiation d’Ousmane Sonko (de la fonction publique) suivi de son emprisonnement d’une peine de 6 mois, parce qu’il faut écarter un adversaire politique», accuse-t-il.
Entre autres révélations qui lui valent ses déboires actuels, Ousmane Sonko accuse Aliou Sall, le frère de Macky Sall, d’avoir fait perdre au Sénégal 96 milliards de FCFA de recettes fiscales en procédant à des cessions de titres dans l’affaire dite Petro-Tim.
A ceux qui l’accusent de manquer à son devoir de réserve en tant que fonctionnaire, le leader de PASTEF répond : «Je n’ai jamais fait une sortie ès qualité d’inspecteur des impôts et domaines. J’ai fait des sorties publiques en tant que président d’un parti politique». La précision est importante.